Guilhem Bremond rejoint Paul Hastings
On le surnommait il y a quelques années le petit prince du restructuring. Travailleur, ambitieux et passionné, il avait choisi de monter sa boutique en 2006. Les succès ont été nombreux. Mais après quinze ans d’indépendance et avec quelques cheveux blancs de plus, il choisit finalement de rejoindre un cabinet américain : Paul Hastings.
Voler de ses propres ailes pour ne pas rester caché derrière ceux qui ont longtemps été ses mentors : Georges Jourde, Jean Veil mais également Gabriel Sonier. C’était l’ambition de Guilhem Bremond qui n’était alors pas encore âgé de 40 ans. « À l’époque, il y avait de la place sur le marché pour fonder une boutique indépendante », rappelle-t-il. Et il avait raison puisque, dès les premières semaines, les beaux dossiers affluent, notamment celui d’Eurotunnel dont la dette de 9 milliards d’euros renégociée sous sauvegarde a sans aucun doute marqué la jurisprudence française. La crise de 2009 a été un accélérateur pour le cabinet qui se place parmi les incontournables du marché. Guilhem Bremond reçoit des honneurs de toute part et, en 2012, il se voit même nommer président de l’ARE, l’association pour le retournement des entreprises qui commençait alors à acquérir une certaine visibilité.
Particulièrement investi auprès de ses clients, l’avocat est jugé coriace en négociations. Son indépendance et ses frais de structure raisonnables lui permettent d’être très attractif pour les entreprises débitrices ou leurs actionnaires. À partir de 2010, lorsque la matière prend un tournant moins judiciaire et que les renégociations de dettes de LBO s’enchaînent, il parvient là encore à s’imposer sur les dossiers. Sous le regard envieux des plus belles firmes de la place.
Mais à cette époque, Guilhem Bremond tient encore à son indépendance et persiste à rester chez lui. Son équipe d’associés évolue assez régulièrement car l’ensemble des cabinets internationaux sont en chasse et viennent recruter dans la boutique. De fait, la majorité des firmes sont aujourd’hui dotées d’équipes sérieuses. « La concurrence n’est plus la même que celle qui existait quand j’ai fondé le cabinet. Le positionnement d’indépendant n’est plus vraiment avantageux pour continuer à intervenir sur les dossiers de place », reconnaît-il. Difficile en effet de ne pas pouvoir proposer une offre complète mêlant la technique des procédures collectives, au financement, au fiscal ou encore au droit social. C’est pourquoi Guilhem Bremond se décide enfin à faire le grand saut. Le timing n’est pas trop mal choisi puisque la crise sanitaire actuelle promet une avalanche de dossiers de retournement. Quant au choix de Paul Hastings ? L’associé répond : « C’est une firme véritablement globale avec un bureau parisien composé d’associés dynamiques, professionnels et sympathiques ». Que demander de plus ?