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White & Case : an American success story

Par Laurence Garnerie

Cet article a été publié dans LJA - Le Magazine n° 40, janv./févr. 2016

Avec un chiffre d’affaires de 131,9 millions d’euros en 2014 (source : Juristes_associés, Radiographie 2015), en croissance de 15,27 % par rapport à 2013, et un effectif de près de 180 productifs dont 38 associés en 2015, White & Case est le cabinet américain qui monte dans la capitale française. Après plus d’un demi-siècle de développement tranquille, c’est à pas de géant que le bureau parisien construit son histoire depuis une décennie. Récit.

Chez White & Case, on connaît la colonne Vendôme sous tous les angles. Depuis son installation à Paris il y a 90 ans, le cabinet de Wall Street a en effet fait le tour de la place phare du Ier arrondissement. Lorsque la firme décide d’ouvrir son premier bureau étranger dans la capitale française en 1926, c’est d’abord au sud-ouest de la place qu’elle l’installe.


Depuis son installation à Paris il y a 90 ans, le cabinet de Wall Street a en effet fait le tour de la place phare du Ier arrondissement.



À l’époque, il s’agit d’un bureau de représentation, tenu par des conseils américains pour des clients américains. L’expérience est de courte durée. La guerre est aux portes de l’Europe et le bureau ferme ses portes en 1938. Il ne les rouvrira qu’en 1962, cette fois au nord-est de la place Vendôme. Il ambitionne alors de devenir davantage qu’un simple bureau de liaison. Une fois n’est pas coutume, c’est une femme, Rosine Lorotte, qui est le premier avocat non américain à y être engagé. Il faudra néanmoins attendre 1982 pour que soit nommé le premier associé de droit français, en la personne de Jean-Luc Boussard. À l’époque, le bureau, dirigé par l’Américain John Riggs – et ce, pendant 24 ans –, évolue dans une atmosphère familiale, avec des effectifs réduits. Mais il compte déjà en son sein quelques personnalités qui marqueront son histoire : Rosine Lorotte, Jean-Luc Boussard et John Riggs donc, mais aussi deux futurs grands noms du financement : Gilles Peigney et Paule Biensan, dont le parcours témoigne de l’ambiance de l’époque. Entrée chez White & Case comme secrétaire à la fin des années 1970, elle devient collaboratrice en 1987 puis associée en 1996 (voir notre portrait paru dans LJA – Le Magazine n° 6, juin 2004).

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©Benjamin Boccas

Structuration
En 1990, Jean-Luc Boussard succède à John Riggs à la tête du bureau de Paris. Ce dernier prend de l’envergure dans la capitale française et quitte les locaux exigus de la place Vendôme pour le boulevard de la Madeleine. En 1995, c’est le coup d’envoi en France de l’engagement pro bono de White & Case : ce dernier lance sa Bourse d’études des juristes d’affaires, toujours en vigueur, qui permet à des étudiants de poursuivre leurs études à l’étranger. Parallèlement, le cabinet se structure. « Auparavant, les avocats étaient pluridisciplinaires, puis, à la demande du marché, chacun s’est spécialisé » , explique Alexandre Ippolito, arrivé en 1997 avec Norbert Majerholc, et aujourd’hui managing partner du bureau de Paris.
À l’aube du XXIe siècle, White & Case compte près d’une vingtaine d’associés dans la capitale. Un temps, une fusion avec Jeantet est envisagée. Elle restera sans suite malgré des discussions assez avancées. Dirigé par Gilles Peigney de 2000 à 2004, le bureau poursuit néanmoins sa croissance.


L’affaire Executive Life, dans laquelle le cabinet défend le CDR, le place en outre sous les feux des projecteurs



L’affaire Executive Life, dans laquelle le cabinet défend le CDR, le place en outre sous les feux des projecteurs. « Nous nous sommes considérablement développés pendant cette période en mixant croissance organique et recrutements latéraux » , se souvient Alexandre Ippolito. Preuve que le bureau de Paris est complètement intégré dans la stratégie de la firme, Gilles Peigney est élu au management board en 2004. C’est Vincent Morin qui prend alors le relais à partir de 2005, avant de céder les rênes à Alexandre Ippolito en 2010.

White collar
Un an auparavant, White & Case a repris ses quartiers place Vendôme, cette fois au n° 19, dans l’Hôtel d’Évreux. Un écrin à la hauteur de ses projets de développement pour cette nouvelle décennie. « Nous avons développé de nouvelles clés d’entrée vers le management des grands groupes en nous renforçant notamment en matière de marchés de capitaux, de droit pénal des affaires/contentieux réglementaire, et de restructuring » , explique Alexandre Ippolito.
En septembre 2010, le cabinet frappe en effet un grand coup en intégrant le cabinet Beaussier & Associés, composé de deux associés, Michel Beaussier et Isabelle Fenayrou-Degas (partie depuis), et de quatre collaborateurs. Le deal : internaliser une expertise en contentieux pénal et réglementaire, en contrepartie d’un réseau international. « C’est un constat de place que j’ai partagé il y a cinq ans avec d’autres confrères, se souvient Michel Beaussier. Le droit pénal des affaires franco-français évoluait de façon substantielle ; de même, la régulation bancaire et financière relevait de plus en plus de compétences européennes et américaines. Les cabinets français, me semblait-il, n’étaient plus capables de répondre à de telles attentes. Pouvoir s’adosser sur les compétences multiples et les moyens que procure un cabinet comme White & Case devenait alors un avantage déterminant. » Et de convenir : « Ainsi, après 34 ans d’expérience en “boutique”, nous avons pu répondre aux exigences de nos clients d’être accompagnés sur leurs activités cross-borders. » La greffe prend au-delà des espérances, l’équipe conseillant Patrick de Carolis dans l’affaire Bygmalion ou intervenant dans des enquêtes de l’Office of Foreign Assets Control américain ou du Service d’information et de contrôle sur les circuits financiers de Monaco. « L’activité soutenue des régulateurs étrangers conjuguée à la spécialisation de White & Case dans ces domaines d’expertise, son implantation mondiale et la capacité exceptionnelle de ses équipes à travailler en synergie ont permis de mener avec succès ce rapprochement. Il est d’autant plus réussi qu’il s’appuie aussi sur deux nouveaux associés particulièrement compétents et talentueux » , se félicite Michel Beaussier. Après le départ d’Isabelle Fenayrou-Degas, Ludovic Malgrain rejoint en effet le cabinet en 2012, en provenance de Salans. Un an après, Jean-Pierre Picca, conseiller pour la Justice du président de la République de 2010 à 2012, intègre à son tour l’équipe. Il sera coopté associé en 2015.
Ces compétences en white collar crime se sont donc adjointes à celles du département Dispute Resolution, aujourd’hui composé d’une quarantaine d’avocats. Un groupe qui comprend également les équipes contentieux commercial de Philippe Métais et arbitrage international, composée des associés John Willems, Nicolas Bouchardie, Charles Nairac, Christopher Seppälä, Christophe von Krause, Michael Polkinghorne et Andrew de Lotbinière McDougall, également à la tête de la pratique au niveau EMEA.

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©Benjamin Boccas

Marchés de capitaux : l’ensemble de la gamme
Fort du succès de l’intégration de cette équipe, White & Case secoue de nouveau le marché parisien en 2013. L’Américain recrute alors la majeure partie de l’équipe marchés de capitaux de Linklaters et ajoute à Colin Chang, arrivé en 2012, cinq associés : Gilles Endréo, Philippe Herbelin, Cenzi Gargaro, Séverin Robillard et Thomas Le Vert. « Nous avions identifié les marchés de capitaux comme un axe stratégique de développement, explique Alexandre Ippolito. Le recrutement d’une équipe réputée en la matière devait nous permettre de consolider nos relations historiques avec les grands établissements bancaires de la place et de développer nos relations avec les grands clients corporate. » « Nous avions besoin de trouver une structure pouvant accueillir vingt avocats et ayant une véritable stratégie de développement des marchés de capitaux au niveau mondial, commente, de son côté, Philippe Herbelin. C’était le cas de White & Case, qui avait d’ailleurs déjà développé cette pratique sur les marchés émergents, puis partout en Europe. »
Là encore, la compatibilité entre nouveaux arrivants et avocats déjà en place est au rendez-vous. « Nous avons pu compter sur la complémentarité avec les autres équipes – corporate, bancaire, financement de projets… – qui nous ont permis de nous diversifier », reconnaît Philippe Herbelin. Aujourd’hui, l’équipe dispose de l’éventail de compétences le plus étendu du marché. « Notre particularité est de couvrir l’ensemble des produits de la gamme marchés de capitaux : dette, equity, produits structurés, titrisation et dérivés » , détaille Philippe Herbelin. Elle s’illustre en outre par son sens de l’innovation : financement EMTN, émission en Renmmibi, premier project bond français. « Pour répondre à l’évolution du marché, nous faisons en sorte d’être flexibles dans notre approche, poursuit l’associé. Quand une fenêtre se ferme pour un produit, nous pouvons ainsi nous reporter sur un autre. » Une souplesse qui a valu à l’équipe d’être, entre autres, sur l’IPO d’Elis et de Spie, l’émission obligataire hybride d’Air France-KLM ou encore les ORNANES d’Unibail-Rodamco. Alors, recruter dans un futur proche ? Pas forcément. « Nous avons atteint un stade de maturité avec la plus large équipe de la place : elle sera donc amenée à grossir à la marge, précise-t-il. Maintenant, il s’agit de rester à la pointe sur notre marché, avec des dossiers provenant environ pour moitié de banques et pour moitié d’émetteurs. » Un objectif que Philippe Herbelin souhaite également poursuivre au niveau international puisqu’il a été nommé responsable EMEA en marchés de capitaux : « Il s’agit de gérer vingt bureaux avec des problématiques et des droits différents ! Il nous faut être le plus intégrés possible de manière à pouvoir mobiliser rapidement et efficacement nos équipes sur les dossiers. Le cabinet a une politique de croissance ambitieuse afin de conserver son positionnement de premier rang dans ce domaine. » Et d’ajouter : « L’enjeu principal consiste à répondre à la volatilité des marchés. L’idée est d’avoir le groupe le plus fort possible pour gérer les tempêtes. » Face à cette nomination à l’international, Alexandre Ippolito, lui, ne boude pas son plaisir : « Le fait qu’Andrew McDougall et Philippe Herbelin dirigent respectivement les groupes EMEA en contentieux-arbitrage et marchés de capitaux prouve la confiance de la firme à l’égard de Paris, troisième bureau du cabinet dans le monde. »

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©Benjamin Boccas

Banque-finance : l’ADN du cabinet
Aux côtés de cette nouvelle équipe, le groupe banque-finance évolue lui aussi. En 2011, Gilles Peigney est parti à la retraite et c’est à Raphaël Richard qu’est revenu le soin de gérer la transition de cette pratique qui, selon lui, « fait partie de l’ADN du cabinet » . Là encore, l’équipe, composée également des associés Paule Biensan, Denise Diallo et Samir Berlat, fait de l’innovation sa marque de fabrique. « Le cabinet a participé à la structuration des premiers LBO à Paris dans les années 1980. Cela illustre bien notre capacité à innover, raconte Raphaël Richard. Nous avons gardé ce positionnement innovant qui s’est traduit notamment par notre rôle dans la mise en œuvre des schémas de double luxco il y a quelques années, ou plus récemment par le recours à la fiducie dans le cadre de la restructuration d’un LBO. Les clients viennent nous voir pour trouver des solutions originales et adaptées mais également pour décrypter les tendances de marché. » Et de préciser : « Nous accompagnons les innovations des marchés financiers comme cela a été le cas, par exemple, pour les financements de type cov-lite qui ont été mis en place en France ces deux dernières années et qui se traduisent par un allégement radical des contraintes pesant sur les emprunteurs. »


L’arrivée de l’équipe marchés de capitaux a à cet égard été très importante puisqu’elle nous a permis de compléter la palette des instruments que nous couvrons, nous positionnant de manière unique sur le marché



Là encore, c’est la complémentarité des équipes qui permet à l’équipe de tirer son épingle du jeu. « La nature de notre activité a évolué, poursuit-il. Un nombre croissant de transactions combinent différents types de financements : dette bancaire, high yield, marchés de capitaux… L’arrivée de l’équipe marchés de capitaux a à cet égard été très importante puisqu’elle nous a permis de compléter la palette des instruments que nous couvrons, nous positionnant de manière unique sur le marché. Par ailleurs, au cours des dernières années, notre activité restructuring n’a cessé de croître, faisant de nous un des acteurs majeurs dans ce domaine. » Une activité assurée par Céline Domenget-Morin, ancienne associée de Brémond arrivée en 2012. Et l’équipe de signer récemment les opérations KKR-Winoa ou encore Vedici-Vitalia.

Consolidation
Entre-temps, White & Case s’est aussi renforcé en corporate avec l’arrivée, en 2011, d’Hugues Mathez en provenance de Gide. Le groupe compte aujourd’hui douze associés, regroupant le M&A (Franck De Vita, Éric Laplante, François Leloup, Hugues Mathez, Nathalie Nègre-Eveillard, Guillaume Vallat et Vincent Morin) mais aussi les pratiques tax (Alexandre Ippolito et Norbert Majerholc), social (Alexandre Jaurett) et immobilier (Brice Engel et Franck Peter). L’équipe peut également s’appuyer sur Jean-Paul Tran Thiet en antitrust ou Bertrand Liard en IP. Cette force de frappe a notamment permis au cabinet d’accompagner récemment Qatar Investment Authority (QIA) et Kingdom Holding Company of Saudia Arabia (KHC) lors de la vente à Accor des hôtels de luxe Fairmont, Raffles et Swissôtel, ou encore Klépierre lors de la vente de son portefeuille à Carmila. « Des départements comme arbitrage, financement de projets, contentieux commercial, M&A, concurrence font également la force de White & Case à Paris… et en Afrique francophone ! » ajoute Alexandre Ippolito.

Et maintenant ? Le bureau de Paris va-t-il poursuivre sa mue ? Le 1er janvier 2016, le cabinet a coopté deux nouveaux associés : François-Guilhem Vaissier en financement de projets et Elizabeth Oger-Gross en arbitrage. Mais le recrutement massif de nouvelles équipes n’est pas à l’ordre du jour. « Nous arrivons dans une phase de consolidation après avoir atteint nos principaux objectifs en termes de taille et de domaines de compétence, assure Alexandre Ippolito. Nous mettons toutefois tout en œuvre pour répondre et accompagner les enjeux et les nouveaux challenges de nos clients. » Et d’ajouter : « La tendance est d’institutionnaliser nos relations avec nos clients et de jouer la coordination entre nos équipes. »

 

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