Trois questions à... Valence Borgia, future présidente de l'UJA Paris
Élue présidente de l’Union des jeunes avocats le 11 juin dernier, Valence Borgia, collaboratrice chez K&L Gates, prendra ses fonctions le 1er juillet prochain. Elle revient sur les principales orientations de son mandat.
Quelles vont être les grandes lignes de votre action concernant les collaborateurs de cabinets d’affaires ?
Valence Borgia : L’UJA va continuer à accompagner les collaborateurs des cabinets, d’abord via son service SOS Collaborateurs qui aide et défend ceux d’entre eux qui se trouvent en difficulté.
Ensuite, nous allons poursuivre nos réflexions sur l’inadéquation qui existe dans certains cabinets entre le statut de collaborateur libéral et la pratique. Dans les faits, en raison du nombre d’heures facturables qu’ils consacrent au cabinet, certains avocats ont un exercice du métier qui s’apparente au salariat dès lors qu’ils ne peuvent pas développer leur clientèle personnelle. Ils subissent les inconvénients des deux statuts sans bénéficier de leurs avantages respectifs. Attention, nous ne remettons pas en cause le système de la collaboration libérale auquel nous sommes très attachés. Ce sont les pratiques de certains qui le menacent. La profession doit mener cette réflexion ou d’autres le feront à notre place.
Quelle sera votre action concernant l'accès à l'association ?
V. B. : Nous allons travailler sur le développement de carrière. En cette période économiquement difficile, beaucoup de promesses relatives à l’association ne sont pas tenues. Le statut de counsel se répand aujourd’hui dans les cabinets mais il revêt des réalités différentes. Pour certains, il s’agit d’un statut intermédiaire, pour d’autres, il s’agit d’une finalité. Ce statut doit-il se développer ? Est-il valorisant ? Nous devons prendre le pouls de la profession.
Vous souhaitez réfléchir sur le modèle actuel des cabinets. C'est-à-dire ?
V. B. : Nous allons mener une réflexion prospective sur le cabinet de demain, sur le modèle du rapport québécois sur « Les avocat de la pratique privée en 2021 ». Notre modèle économique, qui repose essentiellement sur la facturation au temps passé, fait-il encore sens pour nos clients ? Les nouvelles technologies ne nous permettent-elles pas d’avoir une pratique différente de notre métier ? Peuvent-elles nous aider à développer notre business ? À appréhender différemment notre rapport aux locaux professionnels ?
L.G.
Lire l'interview in extenso (LJA 1167 - réservé aux abonnés)