Le Top 20 des avocats à suivre sur LinkedIn
LinkedIn reste, envers et contre tout, le réseau privilégié des avocats d’affaires. Le Meetic des conseils juridiques, diront certains.
La rédaction de la LJA a enquêté pour chercher à comprendre qui suivre sur ce réseau social, mais aussi comment les meilleurs
profils se font remarquer. Elle a ensuite sélectionné 20 profils d’avocats à suivre absolument sur le réseau social.
« Depuis que Twitter est devenu X, on constate un retour des avocats sur le réseau professionnel LinkedIn », remarque Nathalie Rehby, de l’agence Satellitis. Mais l’exercice est parfois délicat, et la nature hybride du réseau complique les choses. Communiquer sur LinkedIn reste néanmoins nécessaire pour se faire connaître et reconnaître par son écosystème : clients, prospects, futurs collaborateurs. Selon les conseils en communication de la place, cabinets et associés de la vieille école en saisissent rarement l’intérêt. « Dans les grands cabinets français historiques, la culture de la confidentialité est très forte et on constate parfois de grandes réticences à communiquer, notamment sur les deals », constate Juliette Rohmer, de l’agence de communication BlueWall. Elle observe cependant que les cabinets qui se modernisent, et ceux qui sont composés de jeunes associés, sont désormais conscients de l’importance de communiquer sur le réseau. « « Il y a dix ans, nos interventions étaient concentrées sur les fondamentaux de la présence sur LinkedIn : rédaction des biographies et harmonisation des profils au sein des cabinets ; mais aujourd’hui nos clients sont globalement organisés et autonomes sur ce point, observe de son côté Charlotte Vier, fondatrice d’Avocom. Désormais, nous travaillons chaque jour sur les contenus et donc la rédaction et la valorisation des posts et publications. Avec cette énorme masse d’informations diffusée chaque jour, on pourrait être tenté d’utiliser LinkedIn comme un média. Je crois cependant qu’il ne faut pas perdre de vue sa vocation première, celle d’un réseau social professionnel. »
Mais attention, il ne suffit pas aux cabinets de distiller savamment sur le réseau une communication de firme prémâchée, où il est d’ailleurs de plus en plus difficile de se distinguer. Aujourd’hui, les associés aussi doivent avoir un profil personnel sur lequel ils communiquent de façon régulière. Selon les communicants, il est également important de bien répartir les rôles entre les posts du cabinet et ceux des associés. « Les comptes cabinets promeuvent l’actualité institutionnelle, arrivées, promotions, événements, classements pro bono et RSE… Tandis que les profils avocats, même s’ils sont encouragés à liker ou reposter ce que fait le cabinet, doivent avoir une stratégie éditoriale différente, plus concentrée sur leur pratique, leur secteur d’activité, leur écosystème clients/partenaires », estime Charlotte Vier, qui constate que LinkedIn présente cet avantage de pouvoir faire cohabiter le branding propre à l’associé avec celui du cabinet, la marque « ombrelle ». Juliette Rohmer ajoute une autre conséquence intéressante, plus inattendue, à cette activité sur le réseau social. « En cette période de difficultés à recruter, un profil d’associé bien construit, avec des bonnes publications, soit sur le fond, soit qui mettent en avant l’équipe et permettent de montrer une facette humaine très positive, peuvent constituer un vrai atout pour attirer les talents ». Nathalie Rehby confirme et pointe que, dans cette perspective, il est important de citer les collaborateurs qui sont intervenus lorsque l’on communique sur un deal ou un dossier.
Quelle ligne éditoriale ?
Comment positionner son profil personnel ? D’abord, il ne faut pas trop faire de « personal branding », qui aura tendance à fatiguer les lecteurs, ni de posts trop personnels – ce n’est pas le lieu. À l’inverse, ne poster que le « corporate » de la firme à laquelle on appartient (arrivées, informations du cabinet) peut aussi assez vite faire sombrer dans l’ennui. La ligne de crête est fragile. « L’idéal, pour un profil personnel, c’est d’identifier un sujet sur lequel on veut être reconnu comme expert, pour se forger une image de spécialiste, parfois au-delà de leur activité au sein de leur cabinet, un peu à la manière d’un influenceur », estime Juliette Rohmer. En pareil cas, les retombées sont presque toujours immédiates : les clients congratulent l’avocat qui peut même accéder à de nouveaux clients grâce à une vidéo bien faite. Juliette Rohmer préconise à ses clients de poster une information une fois par semaine. « Ce n’est pas la quantité qui importe, mieux vaut un post de qualité par semaine », conseille-t-elle.
Si les posts dans lesquels les associés prennent position sont souvent appréciés par les utilisateurs LinkedIn, les cabinets et les avocats restent vigilants et n’approuvent pas toujours qu’ils s’engagent de façon trop tranchée. « Il faut savoir doser et c’est un exercice périlleux », reconnaît Juliette Rohmer. Les cabinets doivent cependant avoir conscience que la notoriété d’un associé rejaillit forcément positivement sur la firme. Il est également évident que les profils les plus réactifs sont ceux qui écrivent eux-mêmes leur texte. « Déléguer complètement l’administration de son profil n’est pas une très bonne idée. Si les agences ou chargés de communication peuvent rédiger et formater les posts, ils ne peuvent pas efficacement remplacer qui que ce soit dans l’interaction avec sa communauté. On en revient à la vocation de LinkedIn, un réseau social qui exige des réactions spontanées, au ton adapté à l’interlocuteur et à la relation qu’on a avec lui ou celle qu’on souhaite développer. Seul l’avocat connaît parfaitement son réseau, ses prospects, ses clients historiques, ses amis personnels, ses ex-collaborateurs… Tout l’enjeu est bien de “se parler” via LinkedIn en adoptant le bon ton et la bonne approche pour chacun de ses interlocuteurs », explique Charlotte Vier. « Il faut en faire un véritable outil de veille et de prospection, pas d’autocongratulation, et surtout prendre le temps du suivi, en analysant les visiteurs, les nouveaux abonnés et les commentaires et en leur répondant ! », conclut Nathalie Rehby.