« L’année 2018 a peut-être marqué l’apogée de l’activité des cabinets ou la fin d’un cycle »
Paru dans La Lettre des Juristes d'Affaires n°1417 du 21 octobre 2019
La 27e édition de la Radiographie© des cabinets d’avocats d’affaires du bimensuel Juristes_associés, vient de paraître. Elle révèle une poursuite de la croissance de l’activité des structures en 2018. Si les avocats demeurent relativement optimistes pour les prochains mois, la prudence reste de mise dû aux tensions géopolitiques et économiques mondiales. Explications de Caura Barszcz, directrice de la publication.
Quel a été le niveau de l’activité des cabinets d’avocats d’affaires durant ces derniers mois ?
Depuis 2015, nous constatons une lente reprise de l’activité des cabinets d’affaires. L'année 2018 s’inscrit dans la même tendance d’une manière générale. Le corporate a été vigoureux, porté par un certain nombre de belles opérations, tant en fusions-acquisitions qu’en private equity. Contrairement aux années précédentes, l’activité des équipes de droit social est pour sa part en stagnation, tout comme celle des fiscalistes. Mais le premier semestre 2019 a été marqué par un freinage important des transactions. L’activité corporate a été molle dans les cabinets et comme les cycles sont de plus en plus rapides, les matières de niche comme le restructuring ou le social vont peut-être se remettre en selle. La situation économique reste pour l’instant attentiste. Les investissements sont directement impactés par les tensions géopolitiques et économiques.
Les indicateurs de La Radiographie© reflètent d’ailleurs cette analyse puisque même si la croissance des chiffres d’affaires globaux est de 4,89 %, la hausse est moins importante que l’année précédente (+5,24 % en 2017). Le chiffre d’affaires par productif connaît une augmentation de 3,14 %, contre +3,21 % l’an dernier (recul de 0,19 %). Le chiffre d’affaires par associé s’établit à +3,18 % (contre +3,51 % l’an dernier, soit un recul de 1,51 %). Ce sont autant de petits signaux d’alerte qui laissent augurer d'une stagnation du marché dans les prochains mois. L’année 2018 a peut-être marqué l’apogée de l’activité des cabinets ou la fin d’un cycle.