Le problème
J’ai vu un coach pour la première fois la semaine dernière. Une des premières questions qu’il m’a posée fut : « Quel est votre problème » ? Que veut-il obtenir de moi ? Pourquoi me pose-t-il autant de questions autour du "problème" ?
REPONSE
La question que vous soulevez est assez classique et pourtant elle mérite largement que l’on s’y attarde. En effet, de quoi parlons-nous, en coaching, quand nous parlons d’un "problème" ? S’agit-il d’un problème que nous posons en tant que personne ? S’agit-il d’un problème dans le sens d’une difficulté ? Ou s’agit-il d’une situation problématique ? Comme certains grands coachs* l’expliquent très bien, il est essentiel de distinguer :
- d’une part, il y a un contexte problématique. Ce peut être le cas d’une situation éventuellement dommageable à terme pour la bonne marche du cabinet. En tous cas, disons qu’il s’agit d’un contexte qui ne satisfait pas la personne coachée. Par exemple : « Mes associés communiquent mal ou pas du tout entre eux, ce qui provoquent de graves tensions ».
- d’autre part, il y a la situation souhaitée dans laquelle la personne coachée aimerait se trouver. Dans notre exemple : « J’aimerai que mes associés communiquent efficacement entre eux afin que de graves tensions n’entravent pas le développement de notre cabinet ».
Et enfin, il y a le "problème" : cela consiste à combler l’écart entre la situation actuelle insatisfaisante et la situation souhaitée. Or, il est plus facile pour le coaché de parler de la situation qu’il vit que de parler de celle qu’il souhaite vivre. Une des raisons est, par exemple, que, embourbés dans ce contexte difficile, nous sommes souvent incapables de nous projeter dans un avenir plus serein. Parfois même, nous n’envisageons pas de solutions.
Clarifier le problème est le point de départ de l’intervention du coach. Cela lui permet de prendre connaissance des différents éléments du contexte. « Décrivez-moi la situation. Quel est le problème ? En quoi est-ce un problème ? Depuis quand vivez vous cette situation ? Concerne-t-elle tout le cabinet ou seulement quelques uns ? Avez-vous déjà essayé d’apporter des solutions ? Etc. ». Le coach écoute, éventuellement pose des questions de clarification, puis reformule. Il est essentiel que le coach comprenne bien de quoi il s’agit et que le coaché se sente compris. Y passer du temps n’est pas une perte de temps.
"Poser le problème" est essentiel car il permet au coach et au(x) coaché(s) de préparer, sur de bonnes bases, les étapes suivantes : identification des besoins, élaboration de la "demande", fixation des objectifs, réflexion sur les éléments tangibles qui permettront au client de se dire que ses objectifs sont atteints, etc. En somme, des éléments fondamentaux du contrat.
Reprenons notre exemple, présenté ici de façon simplifiée : « Actuellement, mes associés se parlent peu ou de façon inadaptée. Ceci a pour effet de provoquer de graves tensions entre nous (situation problématique). J’aimerais qu’ils se respectent davantage et prennent du temps pour échanger plus sereinement sur leurs éventuels différends afin d’être plus efficaces (situation souhaitée). Je demande comment nous pourrions faire pour y parvenir (problème) ».
(*) Pour en savoir plus, vous pouvez vous reporter aux ouvrages suivants : « Question de temps » de François Delivré ; « Le métier de coach » du même auteur ; ou encore le « Que sais-je ? » sur le coaching, n°3724.