Le contrat gagnant-gagnant
En tant qu’associé je fais passer en fin d’année des entretiens d’évaluation à mes collaborateurs. Cette année, j’ai été très mal à l’aise lorsque l’un d’entre eux s’est mis à émettre des critiques sur la façon dont nous avons travaillé sur notre dernier dossier. Ai-je des comptes à lui rendre ? Comment puis-je gérer cette situation ?
REPONSE
Il y a plusieurs façons, pour un coach, de vous amener à travailler la question. Je vous propose de l’aborder, ici, via le concept de positions de vie (Franck Ernst). Pour simplifier, nous allons les symboliser par le concept : « être OK ».
« Etre OK +» signifie que l’on s’accepte tel que l’on est, que l’on se considère important (pas au sens d’un ego surdimensionné), autonome et responsable. Par voie de conséquence, « être OK - » signifie le contraire.
Il existe quatre positions de vie. Selon votre position de vie, vous allez vous dire plus ou moins consciemment :
1 - Le collaborateur est compétent, fiable, important, etc. / Je suis responsable, je me sens suffisamment sûr de moi pour accueillir ses critiques, etc. (OK +/OK +), soit ;
2 – Le collaborateur est incompétent / je suis compétent, etc. (OK+/OK-), soit ;
3 – Le collaborateur est compétent, fin, vif / Je ne suis pas un bon manager, je me sens en danger, je manque de confiance en moi, j’ai peur d’être confronté (OK-/OK+), ou encore ;
4 – Le collaborateur est incompétent / moi aussi (OK-/OK-).
La position de vie que vous allez avoir a un impact très fort sur votre réaction face au collaborateur.
Dans votre cas, quand votre collaborateur vous a confronté sur votre comportement sur le dossier (présence, apports, attitude vis-à-vis du client ou de lui-même, etc.), vous avez réagi selon l’une des quatre positions. Maintenant que vous connaissez ce concept, vous pouvez identifier où vous vous situez et où vous situez votre collaborateur. Si vous vous sentez dans une position (OK+) et que vous considérez votre collaborateur comme compétent (OK+), vous avez les moyens d’accueillir ses remarques puisque vous ne vous sentez pas menacé. Vous pouvez lui demander, d’une part, de reformuler ses « critiques » pour être certain d’avoir compris son point de vue (écoute active) et d’autre part, de faire des propositions pour qu’à l’avenir, votre collaboration soit plus efficace. Vous pouvez l’amener à être constructif. C’est une attitude motivante pour lui.
En instaurant ce contrat gagnant-gagnant, vous en retirerez tous les deux des bénéfices et de la joie (ce n’est pas si fréquent !) : « je suis prêt à accueillir et écouter vos remarques. Pour que cela nous soit utile, je vous demande de les faire dans la bienveillance (montrez l’exemple !) et de façon constructive, notamment en proposant des alternatives, des solutions ».
Bien entendu, la situation est plus complexe lorsqu’un des deux est (OK-), sans être pour autant inextricable. Si vous sentez que le collaborateur est en (OK-) alors que vous l’estimez pour ses compétences, sa personnalité, rien ne vous empêche de le faire passer en OK+ en l’encourageant.
Le concept des positions de vie est également beaucoup plus riche. Si le sujet vous intéresse, vous pourrez en savoir plus en lisant par exemple le « Que Sais-je ? » n°1936 sur l’analyse transactionnelle.