Coralie Bouscasse passe d’un géant de la haute technologie à un autre
Cet article a été publié dans LJA Mag n°45 novembre/décembre 2016
Qu’est-ce qui a motivé votre arrivée chez Safran ?
Coralie Bouscasse : Après presque vingt ans chez Thales, je suis entrée chez Areva, entreprise actuellement en phase de restructuration, où j’ai été directrice juridique depuis 2014. Je ne cherchais pas à quitter mon poste lorsque j’ai été contactée par Safran. Et compte tenu de la culture high tech et du dynamisme commercial du groupe Safran, j’ai simplement décidé de saisir l’opportunité qui m’était offerte de le rejoindre en qualité de directrice juridique.
Existe-t-il des différences de mission et d’organisation entre la direction juridique d’Areva et celle de Safran ?
C. B. : Ce sont deux groupes industriels de haute technologie avec une culture d’ingénieur très marquée, historiquement ancrés sur le territoire français mais avec une dimension internationale majeure. Ma mission y est donc sensiblement la même : animer et piloter la fonction juridique et être capable de détecter, d’anticiper et de traiter les risques juridiques liés à ce secteur d’activité. Dans les deux cas, la fonction juridique s’inscrit dans un secrétariat général. En revanche, l’organisation est différente : Areva rassemblait ses juristes français au sein d’une même entité légale, tandis que chez Safran, il existe une équipe juridique au sein de la société de tête du groupe et des équipes juridiques dispatchées dans chacune des principales filiales ainsi qu’à l’étranger. Je vais donc m’attacher à poursuivre le développement de la transversalité et des synergies entre ces différentes équipes afin de partager une vision commune sur les grands sujets qui concernent Safran. Je compte en outre encourager la mobilité au sein de la direction juridique pour offrir aux juristes des opportunités de développer leur connaissance des différentes facettes du groupe, ce qui représente aussi un vecteur de performance collective de la fonction au service de l’entreprise.
Pouvez-vous en dire davantage sur votre approche de la mobilité ?
C. B. : C’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur car je suis convaincue que les mobilités sont des accélérateurs de développement de connaissances et que, grâce à elles, les juristes sont capables d’enrichir leurs compétences professionnelles et de créer de la valeur pour le groupe. Dans un groupe comme Safran, nous avons la chance d’avoir différents produits et business models, et donc de pouvoir être confrontés à des problématiques juridiques et des situations opérationnelles différentes. La mobilité ne doit pas être un sujet tabou entre un manager et son collaborateur : j’estime au contraire que c’est en multipliant les opportunités individuelles au sein de la fonction juridique que, collectivement, nous pouvons espérer avoir des effets bénéfiques. C’est un véritable retour sur investissement. La mobilité est un sujet que j’ai pris à bras-le-corps depuis mon arrivée et je continuerai à le faire.