Facebook, LinkedIn et autres réseaux sociaux… quelle utilité pour un cabinet d’avocats ?
L’excellent sketch de Michèle Côme de Come Inc. Humour Incorporated, lors de la soirée du Prix Opéra qui s’est tenue le 3 juin à la Maison du Barreau, a permis de révéler au grand jour et avec beaucoup de justesse, ce qui se passe lors des réunions communication en cabinet d’avocats, quand l’ordre du jour porte sur les réseaux sociaux. Parmi les avocats présents, tous n’ont pas ri...
Les réunions sur le thème des réseaux sociaux sont une foire d’empoigne où chacun donne son avis personnel sans penser "entreprise". Évidemment, les opinions sont d’autant plus divergentes qu’il y a d’avocats, mais aussi de classes d’âge et de finalités d’un tel usage. Dans la plupart des cabinets, les quadras et la toute jeune génération d'avocats n'ont pas le même emploi du Web, n'envisagent pas la même utilisation, ni ne lui accordent la même place au quotidien. 30 % des utilisateurs de Facebook ont plus de 35 ans, 28 % des membres et 48 % des 18-34 ans consultent leur compte dès qu’ils se lèvent.
Les avocats les plus réfractaires se posent alors nombre de questions, dont peu ont la réponse, tant l’utilisation des réseaux sociaux par des cabinets d’avocats reste timorée.
Faut-il créer une page ou un profil au nom du cabinet ? Mais que dire ? Comment le dire ? Qu’en sera-t-il de notre crédibilité ? Être présent sur Facebook nuira-t-il à notre image ? Que vont penser les clients ? Qu’en est-il de la déontologie ? Et puis, qui va gérer ? Combien de temps cela prend-il ? Mais surtout, l’épineuse question : pour quel coût ?
Et finalement, aucune décision n’est prise...
Bien qu’être présent sur un réseau social comporte des atouts, cela peut aussi comporter des risques. Une précédente fiche pratique sur les réseaux sociaux (cf. Fiche du 21/02/2013 : Réseaux sociaux : scinder les aspects professionnels et privés pour mieux gérer son e-réputation) précise que la question de la présence sur ces réseaux ne se pose plus, le plus important est de maîtriser les informations. Aujourd’hui, la principale problématique est la gestion de sa visibilité et de son image sur Internet, c'est-à-dire la gestion de son e-réputation.
Rappelons-le, un cabinet d’avocats est une PME qui a des problématiques et des besoins similaires à toute entreprise.
Pourquoi être sur un réseau social ?
Une présence judicieusement maîtrisée permet de :
1. Créer ou réunir une communauté autour de sa marque, de son nom.
2. Donner une image de modernité.
3. Trouver de nouveaux clients.
4. Fidéliser les clients.
5. Recruter.
6. Promouvoir.
7. Augmenter le trafic et le référencement du site internet.
Pour les cadres, les réseaux sociaux utilisés par des entreprises sont-ils utiles ou pas pour :
Très utile |
Plutôt utile |
Plutôt pas utile |
Pas du tout utile |
|
Communiquer autour de la marque |
31% |
48% |
16% |
5% |
Recruter |
22% |
53% |
19% |
6% |
Amener les clients aux points de vente sur Internet |
19% |
51% |
23% |
7% |
Obtenir des réponses sur des problématiques métier plus rapidement |
12% |
44% |
31% |
13% |
Rapprocher les salariés et leur entreprise |
11% |
44% |
32% |
13% |
Vendre des produits |
12% |
41% |
36% |
11% |
Selon l'étude de l'Atelier BNP Paribas menée pour l'Ifop, 79 % des cadres français estiment que les réseaux sociaux sont utiles pour communiquer autour de la marque. Mais également pour recruter (75 %) et amener le client aux points de vente sur Internet (70 %).
Un outil de marketing
En France, Facebook et Twitter sont les deux principales plateformes qui génèrent le plus de trafic. Cependant, il existe d’autres plateformes dont certaines sont très spécialisées (industries verticales, segments démographiques, etc.). Créer et partager du contenu pertinent, nouer des relations avec des professionnels influents, participer à des conversations, privilégier la qualité à la quantité. Avoir sa page est une chose, avoir une communauté impliquée autour de sa marque est plus valorisant. Ce qui est un avantage pour l’obtention d’un trafic qualifié. Enfin et surtout, c’est un formidable outil de marketing relationnel.
Un outil de communication
Les réseaux sociaux sont tout aussi essentiels pour la communication et les relations presse. L’usage des réseaux sociaux par les journalistes est focalisé autour des deux plateformes Twitter et Facebook. Parmi les journalistes, seulement 11 % n’utilisent ni Facebook ni Twitter, alors qu’ils sont respectivement 66 % et 43 % à ne pas recourir à GooglePlus et Viadeo et/ou LinkedIn.
|
|
Google Plus |
Viadeo/ LinkedIn |
Autres réseaux |
|
Usage privé |
31,80% |
4,50% |
9,80% |
6,50% |
|
Usage professionnel |
6,50% |
35,10% |
12,20% |
42% |
|
Usage privé et professionnel |
50,10% |
49,40% |
11,20% |
8,40% |
|
Pas d'utilisation |
11,50% |
11% |
66,80% |
43,00% |
|
Oui |
20,50% |
||||
Non |
|
|
|
|
79,50% |
Contrairement à l’image et son caractère instantané, la réputation se bâtit dans la durée. Idéalement, l’e-reputation doit être confrontée et analysée à celle des principaux cabinets concurrents pour en tirer des enseignements réalistes et opérationnels.
Nous vous conseillons de faire confiance soit au service communication interne, qui a été formé, soit à des professionnels qui ont le recul nécessaire pour vous guider. Nous recommandons de soumettre une charte d’utilisation des réseaux sociaux à vos collaborateurs et salariés afin de ne pas nuire à l’image du cabinet ainsi qu’à son e-reputation.
Sources :
- Évaluez vos actions de communication, A. Adary et B. Volatier, Éd. Dunod ;
- Alias-community.com ;
- Emarketinglicious.fr ;
- Observatoire du Webjournalisme.