Le retour du rapport Darrois
Il y a chez Jean-Michel Darrois des allures de vieux sage, voire de vieux singe à qui l’on n’apprend pas à faire la grimace. Auditionné le 22 octobre dernier par la mission d’information de l’Assemblée nationale sur les professions juridiques réglementées, l’avocat a d’emblée fait un atout de la question de ses honoraires, raillés quelques semaines plus tôt par le président du Conseil national des barreaux, Jean-Marie Burguburu, lors de sa propre audition. Ainsi a-t-il expliqué avoir été stupéfait, lorsqu’il avait présidé la commission sur la grande profession du droit en 2009, de découvrir que le chiffre d’affaires de son cabinet équivalait à la totalité du chiffre d’affaires des avocats de Seine-Saint-Denis. L’illustration, selon lui, de la disparité insupportable des rémunérations entre les avocats et donc de leur besoin de modernisation. Car la paupérisation d’une partie de la profession, c’est à son conservatisme qu’elle le doit, estime-t-il. Un mal qui trouve justement son remède dans les propositions formulées dans son rapport il y a cinq ans, reprises opportunément par Bercy dans le cadre du projet de loi pour l’Activité. Comme quoi, tout vient à point à qui sait attendre.