La transformation du juriste en codeur n’aura pas lieu
Paru dans La Lettre des Juristes d'Affaires n°1420 du 11 novembre 2019
Par Audrey Deléris, Fed Légal
Septembre 2035. C’est la rentrée pour les étudiants de première année en droit. Que ce soit à Paris, Rennes ou Lyon, les choses ont bien changé depuis mes années de fac.
Au programme : droit des obligations, droit constitutionnel, droit administratif, programmation informatique, algorithmie, informatique fondamentale, systèmes/réseaux et développement IOS.
Vous y croyez ? Moi non plus.
S’il existe déjà des étudiants en droit qui complètent leurs cursus par un pan technique, on les retrouve aujourd’hui principalement dans des start-ups, dont ils sont souvent fondateurs, ou dans des legaltechs.
Le juriste-codeur ne deviendra cependant pas la norme. Je n’imagine pas un juriste M&A ou encore droit social apprendre systématiquement le développement informatique.
Ce qui est certain, c’est que le juriste va devoir apprendre à se familiariser, à comprendre et utiliser les nouveaux outils digitaux. Toujours dans un seul objectif : accompagner au mieux le business de l’entreprise. N’est-ce d’ailleurs pas là sa véritable raison d’être ?
La formation à ces nouveaux outils s’avèrera nécessaire, et ce dès le début du cursus universitaire. À défaut de savoir les concevoir, le juriste doit apprendre à les utiliser, au risque pour lui de perdre sa place de business partner qui lui est si chère.
Les programmes universitaires doivent s’adapter à l’entreprise, à sa transformation notamment d’un point de vue digital. Aujourd’hui nous sommes très loin du juriste le nez plongé dans ses bons vieux codes. Les outils ont changé, tout comme le moyen d’accès à l’information, qui se fait plus rapide et efficace.