Cabinet Betto : phase II
Paru dans La Lettre des Juristes d'Affaires n°1414 du 30 septembre 2019
C’est la fin de ce qui avait été une belle aventure, mais surtout le début d’une nouvelle. Betto Seraglini n’est plus. Place désormais à Betto Perben Pradel Filhol !
Les départs successifs des associés fondateurs du cabinet en 2013 se sont enchaînés en quelques mois. D’abord Thierry Tomasi parti chez Herbert Smith Freehills, puis Gaëlle Le Quillec, Julien Fouret chez Eversheds et, enfin, Christophe Seraglini chez Freshfields.
Place désormais à Betto Perben Pradel Filhol donc. « Ce nom témoigne d’une position transverse de notre équipe qui intervient à 360 degrés en dispute resolution », justifie Gaëlle Filhol, qui est nommée managing partner de la structure. Hors de question de parler d’un renouveau ou d’une reconstruction. Il s’agirait de la poursuite d’un plan prévu de longue date. Car si l’arbitrage international est historiquement le cœur de l’activité de l’équipe, au fur et à mesure des années, d’autres contentieux s’y sont ajoutés comme ceux où est en cause la stratégie de l’entreprise par ses enjeux financiers légaux ou de réputation. D’abord avec l’arrivée de Dominique Perben en février 2017, qui intervient sur des litiges internationaux en lien avec la stratégie des États, ainsi qu’en médiation. Puis avec celle de Martin Pradel, il y a un an, pour développer le droit pénal des affaires internationales. « C’est sans doute lors de cette arrivée que les crispations sont nées au sein du cabinet Betto Seraglini, témoigne Jean-Georges Betto. Nous n’avions pas tous la même envie, le même objectif pour passer à la phase II de notre projet ». Pour finir, l’orientation choisie n’a pas emporté toutes les convictions. La rupture, inévitable, a même traîné en longueur puisque, selon les bruits du marché, Jean-Georges Betto et une partie de l’équipe avaient, dans un premier temps, choisi de discuter rapprochement avec un beau cabinet français de l’avenue de Messine.
Mais le concept de boutique d’arbitrage international et de grands contentieux a été privilégié. Et il a de beaux jours devant lui, à en croire les clients. « Le traitement des problématiques pénales est en forte croissance au sein de l’arbitrage international. Il n’est pas rare d’avoir recours à un argumentaire d’ordre public pour remettre en cause une clause d’un contrat international », explique Martin Pradel. Or sur des sujets aussi stratégiques, souvent gérés par la direction juridique avec la direction générale, les clients souhaitent un accès direct et rapide à un spécialiste. Chez Betto Perben Pradel Filhol -qu’on appellera cabinet Betto pour ne pas torturer les dyslexiques – le ratio entre associés et collaborateurs est quasiment de 1 pour 1. Jean-Georges Betto, Dominique Perben, Martin Pradel, Gaëlle Filhol et Alexandre Reynaud – ce dernier étant tout juste coopté au rang d’associé – parlent de « cohérence », de « continuité », de « collectif ». L’ancien garde des Sceaux n’a pas évoqué « le changement dans la continuité », mais il aurait pu.