Benjamine Fiedler, managing partner de Bird & Bird Paris :« Nous avons augmenté notre visibilité et notre attractivité sur le marché »
Quelle est la situation de Bird & Bird aujourd’hui en France ?
Benjamine Fiedler : Aujourd’hui, Bird & Bird compte en France 23 associés (18 à Paris et 4 à Lyon), et 52 collaborateurs (38 à Paris et 14 à Lyon). Au 30 avril 2015, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 27,8 millions d’euros.
Qu’est-ce qui a changé depuis 15 ans au niveau de la firme ?
B.F. : Nous avons beaucoup grandi à l’international. Nous avons aujourd’hui 27 bureaux dans 19 pays. La force de frappe du cabinet n’est plus la même.
La pratique IP/IT a longtemps été l’un des points forts du bureau. Qu’en est-il aujourd'hui ?
B.F. : Le groupe IP/IT reste très fort, notamment à l’international. La pratique demeure le core business du cabinet mais notre stratégie a consisté à en développer d’autres, qui réussissent plutôt bien. Bird & Bird n’est plus un cabinet de niche mais bien un cabinet multi-
disciplinaires.
En 2015, vous avez en effet recruté en fiscalité, concurrence et restructuring. Quels sont les départements phares du bureau aujourd’hui ?
B.F. : Bird & Bird garde une pratique très réputée en IP/IT mais qui a également évolué. Nous avons créé un groupe transverse "Tech & Comms" qui regroupe l’IP/IT, la protection des données et les télécoms, dédié aux activités digitales et au Data Management. Il s’intéresse au développement digital des entreprises et la gestion de leurs données dans tous ses aspects (contenu et infrastructure). Il correspond à la demande du marché et a permis aux différentes pratiques de développer des interactions entre elles. C’est un très bon positionnement pour le cabinet qui est très sollicité dans ce domaine.
Par ailleurs, nous devenons de plus en plus pluridisciplinaires, avec d’autres pratiques qui se développent : Fiscal, Corporate, Social, Banque / Finance, Concurrence, Immobilier… Nous avons ainsi élargi nos champs d’intervention, et augmenté notre visibilité et notre attractivité sur le marché.
Quelles sont les pratiques qui vous manquent aujourd’hui ?
B.F. : Pas grand chose. Nous voulons surtout renforcer nos pratiques Concurrence et Contentieux, et poursuivre notre développement stratégique sur l’Afrique grâce à la force de notre équipe PPP et à un recrutement en énergie. Nous ne souhaitons pas avoir une stratégie de
"glouton" car Bird & Bird est un cabinet qui a la culture du cross-selling, et on ne pourrait pas respecter cette dernière en empilant les recrutements.
Comment se développent les synergies entre Paris et Lyon ?
B.F. : Les synergies entre Lyon et Paris ont toujours existé. L’alchimie s’est tout de suite construite. Les deux bureaux sont totalement intégrés : les collaborateurs sont susceptibles d’intervenir sur tous les dossiers et les associés lyonnais ont un bureau à Paris. La fluidité de nos relations au quotidien est devenue un élément différenciant. Avoir un bureau à Lyon nous permet de créer une proximité avec les acteurs de la région et les filiales des grands groupes, et d’être actifs en contentieux sur toute la partie sud de la France.
Quels sont les prochains projets du cabinet ?
B.F. : Nous avons un projet de croissance raisonnée qui consiste à atteindre 110 avocats à moyen terme. En outre, nous voulons assoir notre positionnement en tant que cabinet
international et poursuivre notre croissance pour être apprécié en tant que cabinet pluridisciplinaire, tout en nous appuyant sur notre expertise sectorielle : sciences de la vie, télécoms... Nous envisageons de consolider notre réputation de spécialiste en nous concentrant en priorité sur les secteurs d’activités qui sont basés sur l’économie du savoir ou dont les fondamentaux sont modifiés par la technologie et la transformation digitale.
Propos recueillis par Laurence Garnerie
Cette interview a été publiée dans la LJA 1238