Mieux se connaître pour mieux collaborer
Comment collaborer sainement et sereinement avec l’autre si l’on ne s’est jamais interrogé sur soi, sur son mode de fonctionnement ?
S’interroger sur soi est encore aujourd’hui perçu comme une marque de faiblesse, comme une question relevant du développement personnel, de la psychothérapie. Avec cette croyance sous-jacente : si je m’interroge sur moi, c’est que je vais mal, c’est que je suis faible.
Pourtant, apprendre à se connaître permet de prendre conscience de ses besoins, de ses envies, de ses forces, de ses faiblesses, de ses motivations, de ses croyances limitantes, de ses émotions… et de comprendre aussi que chaque être est singulier.
Alors oui, mais comment s’y prendre ?
Premier outil : les inventaires de personnalité
Faire un inventaire de personnalité peut être un premier pas. Ils sont facilement accessibles en ligne et parfois même gratuits. A vous de trouver l’outil qui vous correspond : MBTI, process com, DISC, ennéagramme… Ces inventaires sont à prendre pour ce qu’ils sont. Ils ont vocation à mettre en lumière des modes de fonctionnement / des traits de personnalité mais ne constituent pas une vérité, un reflet parfait de chacun de nous.
Deuxième outil : les positions de vie
S’interroger sur la manière dont je me perçois et dont je perçois l’autre est une autre piste. La notion de positions de vie en analyse transactionnelle peut être très éclairante. Elle revient à se poser la question suivante : comment je me perçois par rapport à mes collaborateurs ?
Hypothèse 1 : J’ai moins de valeur qu’eux (-/+) ;
Hypothèse 2 : Je n’ai pas de valeur et mon interlocuteur non plus (-/-) ;
Hypothèse 3 : J’ai plus de valeur que mon interlocuteur (+/-).
Hypothèse 4 : J’ai de la valeur et mon interlocuteur également (+/+).
On l’aura compris, la position idéale est celle du ++ : elle permet de co-construire, de collaborer, de coopérer. Naturellement, la position de chacun varie dans le temps et suivant les situations.
Alors pourquoi ne pas prendre quelques minutes pour analyser son rapport aux autres ? Votre collaborateur vient vous voir : comment vous sentez-vous face à lui ? Et lui, comment le percevez-vous ? Que pourriez-vous mettre en œuvre pour aller vers du +/+ ? Votre associé vient vous voir : comment vous sentez-vous face à lui ? Et lui, comment le percevez-vous ? Que pourriez-vous mettre en œuvre pour aller vers du +/+ ?
Troisième outil : les drivers
Troisième outil : identifier ses « drivers » autrement appelés ses messages contraignants.
Eric Berne, fondateur de l’analyse transactionnelle, en identifie cinq : fais plaisir, sois parfait, sois fort, dépêche-toi, fais effort. Ce sont des messages que nous avons intégrés dans notre enfance. Ils sont la réponse à la question suivante : « Comment dois-je me comporter pour être aimé, apprécié, reconnu ? ». A l’âge adulte, ces drivers deviennent des automatismes, des modes de fonctionnement.
Il est bien d’en prendre conscience. Cela permet en effet de prendre du recul et de s’en détacher.
Sois fort : les personnes qui ont un soit fort ce sont des personnes responsables, qui sont fiables, sur lesquelles on peut compter. Elles sont à l’aise avec le fait de prendre des responsabilités, de décider. Ce sont des personnes qui ne s’attardent pas tellement sur elles-mêmes.
Sois parfait : ce sont des personnes qui se sentent obligées de faire les choses à la perfection. Elles ne supportent pas d’être prises en faute. Le sois parfait est difficile à côtoyer quand on vit avec lui, quand on doit travailler avec lui. Le sois parfait s’adapte et se sur-adapte beaucoup. Il est dans cette pression de faire énormément de choses pour que l’autre soit satisfait. Pendant ce temps-là, il s’oublie.
Fais plaisir : ces personnes mettent beaucoup d’énergie pour faire plaisir, surtout ne pas déplaire. Elles sont habitées par cette idée que pour être aimée il faut d’abord faire plaisir à l’autre. Ces personnes détestent le conflit, elles font tout pour l’éviter. Ces personnes vont se défausser.
Fais efforts : ces personnes ont la conviction que la vie est plus intéressante quand on fait des efforts. Ces personnes ont beaucoup de projets mais détestent les finir.
Dépêche-toi : ces personnes ont la conviction que la vie a beaucoup plus de sel quand on court que quand on prend son temps. Ce sont des personnes qui ont très peur du vide, qui attendent le dernier moment. Ce sont des personnes qui ont beaucoup de facilités pour organiser, prévoir.
Quel est votre principal driver ? Cela vous pèse-t-il parfois ? Que pouvez-vous mettre en œuvre pour vous en détacher ? Essayer ensuite d’identifier le principal driver de vos collaborateurs et associés.
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Loin d’être une marque de faiblesse, la connaissance de soi est une véritable force. Elle permet de prendre du recul, d’identifier des schémas, des automatismes, des croyances mais également de prendre conscience que chacun de nous a son propre mode de fonctionnement. Elle constitue donc une véritable piste qui permet de mieux collaborer mais également de prévenir et de désamorcer les conflits. A vous maintenant de vous approprier ces trois outils que sont les inventaires de personnalité, les positions de vie et les drivers et voir ce qu’ils peuvent concrètement vous apporter dans vos rapports avec vos collaborateurs et associés.