Innovations numériques : les avocats appelés à sauter le pas lors de l'AG de l'AFJE
Le 7 janvier 2016, a eu lieu la 46e assemblée générale de l'Association française des juristes d'entreprise. À cette occasion, l'AFJE a organisé un colloque sur le "Juriste 4.0" , durant lequel Xavier Hubert, conseiller juridique d'Emmanuel Macron, est venu présenter les grandes lignes juridiques et numériques du projet de loi sur les nouvelles opportunités économiques (Noé).
Il est ainsi revenu sur la création d'une identité numérique et d'un coffre-fort numérique, ainsi que sur le développement de la force probante des actes dématérialisés (voir notre actualité du 10 novembre 2015 : "Avec Noé, Emmanuel Macron veut sauver l’économie du « tsunami technologique"). Il n'a cependant pas précisé le calendrier du texte, ni si ce dernier serait ou non fusionné avec le projet de loi de Myriam El Khomri sur la refonte du Code du travail.
Déontologie
Xavier Hubert a par ailleurs regretté qu'aucun avocat en exercice ne soit à l'origine des plateformes juridiques numériques qui rencontrent actuellement du succès (We Claim, DemanderJustice.com, Captain Contrat, etc.). Ce, en raison d'une conception trop restrictive de la déontologie leur interdisant d'avoir une activité commerciale ou les empêchant de pouvoir lever des fonds pour développer de tels projets. "Il est important que les avocats aillent sur Internet avec leur déontologie, a-t-il estimé. La sécurité est essentielle et la déontologie en est un gage. Mais considérer que cette dernière permet de se protéger du monde extérieur est une aberration !"
Plus-value intellectuelle
Quant aux craintes des professionnels du droit de se voir remplacés par des robots à force d'innovations technologiques, le conseiller juridique les a balayées : "le robot ne repose que sur le droit constant. Or, le juriste et l'avocat font évoluer le droit." Et d'appeler les professions juridiques à miser davantage sur leur valeur intellectuelle pour apporter une plus-value à leurs clients. Un avis partagé par la présidente de l'AFJE, Stéphanie Fougou, qui a déclaré que les juristes d'entreprise n'étaient plus prêts à payer les avocats pour des tâches pouvant être standardisées.
L.G.