Waterloo fiscal
La France réussira-t-elle à tirer avantage du Brexit ? Parti en délégation porter la bonne parole hexagonale à Londres fin juillet, le Medef veut y croire. Il faut dire que, selon l’organisation patronale, Paris bénéficie de nombreux atouts pour attirer les dirigeants habitués aux standards londoniens, à commencer par son statut de capitale à la fois économique et culturelle, et le prix de son immobilier, bien moins élevé que celui de sa rivale anglaise. Reste un obstacle de taille pour la ville Lumière : sa fiscalité et son impôt sur les sociétés de 33,1/3 %. Une pierre dans le jardin des Français d’autant plus voyante que le ministre britannique des Finances a annoncé vouloir ramener l’IS au sein de la perfide Albion en dessous de la barre des 15 %. Sans jouer la surenchère du dumping fiscal, Pierre Gataz, le président du Medef, a donc appelé Bercy à s’aligner au minimum sur la moyenne européenne de 20 %. Histoire de ne pas annihiler, avant même le début des discussions, tous les efforts des acteurs économiques français pour démontrer l’attractivité de la place parisienne.