Le prix de la vertu
Les entreprises françaises vont-elles être les seules au monde à être soumises à une loi sur la responsabilité sociétale ? Cela pourrait bien être le cas si la proposition relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre, adoptée le 11 mars dernier en commission des lois de l’Assemblée nationale, était votée par le Parlement. Difficile de ne pas saluer l’esprit du texte qui consiste à inciter les sociétés à mettre en place des plans de vigilance portant sur le respect des droits de l’Homme et de l’environnement par leurs filiales, sous-traitants et fournisseurs. Reste qu’en inscrivant cette obligation dans le marbre de la loi, et en la sanctionnant notamment par une amende civile pouvant aller jusqu’à 10 millions d’euros, le législateur risque surtout de faire fuir les sièges sociaux hors de l’Hexagone. Ce, alors qu’il aurait pu être plus efficace de la part des pouvoirs publics de sensibiliser les entreprises à la RSE. Et à l’avantage concurrentiel que représentent aujourd’hui des relations commerciales vertueuses.