Les avocats fourbissent leurs armes contre LegalUp
L'affaire a enflammé la twitosphère juridique la semaine dernière lorsque plusieurs avocats se sont aperçus que leur nom et leurs coordonnées figuraient sans leur consentement sur le site www.jechoisismonavocat.fr , édité par LegalUp. Il n'en a pas fallu davantage pour que de nombreux twittos en robe noire vérifient alors leur fiche personnelle, relèvent des erreurs d'adresses, de cabinet de rattachement ou de photo, et constatent que leur notation s'établit en moyenne à 1/10, (puisque soumise notamment à l'alimentation de leur profil) ou que certaines fiches concernent des confrères décédés. De quoi provoquer un tollé sur le réseau social, qui a conduit le bâtonnier de Paris, Frédéric Sicard, interpelé à cette occasion, à dénoncer des agissements anormaux et à promettre de "s'en occuper" . Les avocats ont par ailleurs été invités par le compte twitter du barreau de Paris à transmettre tout élément de preuve.
Saisir la CNIL et la DGCCRF
De son côté, le Conseil national des barreaux (CNB) a publié, le 20 septembre 2016, un communiqué annonçant qu'il allait saisir la CNIL et la DGCCRF. Afin d'appuyer son action, il a demandé aux avocats d'exiger par mail et par courrier la suppression de leurs données auprès de LegalUp et de lui envoyer une copie de ces requêtes. Dans son communiqué, le CNB dénonce notamment la notation "trompeuse et portant atteinte à l'image des professionnels concernés" , ainsi que le recours à un numéro surtaxé pour permettre aux internautes de contacter les avocats.
Cette action du CNB contre LegalUp n'est pas la première : l'institution représentative des avocats a déjà engagé cet été un recours contre la société éditrice du site pour avoir volontairement entretenu la confusion entre le nom de domaine www.jamaissansmonavocat.fr (acheté par LegalUp) et le slogan "Jamais sans mon avocat" choisi par le CNB pour promouvoir sa propre plateforme www.avocat.fr.