Le droit et les juristes vus par les dirigeants et les opérationnels (étude)
Quelles perceptions et quels regards ont les autres directions sur le travail des juristes et sur la manière dont ils le font ? C’est le thème d’une étude réalisée cette année en partenariat par le Business & Legal Forum et le Centre de recherche LegalEdhec de l’EDHEC Business School, et dont il ressort plusieurs tendances.
Le droit n’est pas le moteur du business mais y contribue. Selon les résultats de cette enquête à laquelle un peu plus de 200 dirigeants et responsables opérationnels ont répondu, le droit n’est pas perçu par les autres directions comme le moteur du business : en la matière, la dimension juridique est déclarée moins prioritaire que les dimensions commerciale, éthique, financière, R&D, RH et marketing. Mais 30 % des répondants considèrent toutefois que le droit peut apporter un avantage concurrentiel.
Davantage de qualificatifs positifs que négatifs. Parmi les qualificatifs utilisés par les dirigeants et les responsables opérationnels interrogés pour désigner le droit, les positifs (« indispensable », « nécessaire », « utile », « précieux », « structurant », « protecteur », « rassurant », permet « la maitrise des risques »…) sont deux fois plus nombreux que les négatifs (« compliqué », « lourd », « bloquant », « sclérosant », « cloisonné », « aride »…).
Les juristes internes plutôt que les avocats. Par ailleurs, les dirigeants et responsables opérationnels interrogés préfèrent globalement avoir recours à des juristes internes plutôt qu’à des avocats : 93% des répondants souhaiteraient avoir recours le moins possible aux avocats, comparativement aux juristes internes. La préférence est très nette pour les questions liées aux contrats, aux éléments juridiques propres à un projet, à la résolution amiable d’un litige, et pour l’information liée à l’état de la réglementation. La différence est plus faible quand il s’agit de faire évoluer une réglementation ou d’influencer son élaboration. Le choix est quasiment équilibré en matière de pré-acquisition d’entreprise (51% pour l’avocat), et le choix du recours à l’avocat prédomine en matière de contentieux (62%).
Des attentes en matière de création de valeur également. Parmi les principales attentes des répondants à l’égard des juristes figurent en priorité la conformité et les risques, l’assistance dans le cadre des activités stratégiques et la protection des relations commerciales. Mais plus de 35 % des dirigeants et responsables opérationnels interrogés ont également exprimé des attentes en matière de création de valeur pour l’entreprise grâce au droit et dans l’assistance pour la relation avec les pouvoirs publics.
Échantillon et profil des répondants. Un peu plus de 200 dirigeants et responsables opérationnels ont répondu au questionnaire. Ils sont majoritairement des présidents et directeurs généraux, âgés entre 40 et 49 ans, de sociétés côtés ou filiales de société côté. 73 % d’entre eux n’ont pas de formation juridique. Ils travaillent pour 21 % dans des sociétés de moins de 500 salariés, 34 % dans des ETI de plus de 500 personnes et 45 % dans des grands groupes (+ 4999 personnes).
Pour aller plus loin, cette étude sera complétée dès 2017 par une série d’entretiens qualitatifs avec d’autres dirigeants et responsables opérationnels.
Les résultats de l’étude Le droit et les juristes vus par les dirigeants et les opérationnels