CREPA : le syndicat employeur ACE fustige "la gabegie"
À la suite de la publication, dans le Canard enchaîné du 15 juillet 2015, d'un article intitulé "Repus de famille à la caisse de retraite" qui dénonçait la gestion de la Caisse de retraite des personnels des avocats (Crepa), le Syndicat employeur de l'Association des avocats conseils d'entreprises (SE-ACE) a publié un communiqué le 17 juillet, exigeant la démission du bureau et du conseil d'administration de la Crepa.
Dénonçant la "gabegie", le SE-ACE réclame le remboursement "des sommes versées illégalement" , notamment celles attribuées aux administrateurs alors que la loi leur impose le bénévolat, ainsi que la transmission des comptes et contrats de la Crepa, "avec la liste complète des locaux détenus ou loués, les noms et qualités de leurs occupants, les sommes perçues par les uns et les autres sur les fonds de la Crepa ou du paritarisme, en émoluments, subventions, ou autres" . Ces demandes font notamment écho aux affirmations du journal satirique selon lesquelles l'Autorité de contrôle prudentiel aurait rédigé un projet de rapport affirmant que la présidente de la caisse aurait touché des "indemnités de sujétion" alors que son poste n'est pas rétribué, en plus du remboursement de frais divers, dont des notes régulières dans un hôtel 5 étoiles. Elle aurait également fait engager et loger sa sœur par la Crepa, et aurait confié à son fils, agent immobilier à Limoges, des missions d'intermédiation pour le compte de la caisse pour l'achat de biens immobiliers à Paris, pour lesquelles il aurait touché 743 000 euros de commissions en cinq ans.
Principes essentiels de la profession
"Les avocats et leurs salariés ont droit à la plus grande transparence sur l’utilisation qui est faite de leurs cotisations. Il est intolérable que l’image de la profession soit entachée à travers l’image de la CREPA. Nous refusons que l’indépendance de l’ensemble des régimes de retraite et de prévoyance des salariés de nos cabinets soit mise en péril" , déclare le SE-ACE, affirmant qu'il avait été le seul syndicat à voter contre la désignation de la Crepa "pour gérer l’assurance complémentaire santé des salariés qui deviendra obligatoire le 1er janvier prochain" , et à en dénoncer "l'opacité de la gestion" et "l'excentricité de l'utilisation des fonds" . Et d'appeler en conclusion "les autres syndicats à se réveiller, à ne plus accepter cette situation grave et à se réunir sans délai pour que nous refondions ensemble et sereinement la gestion des institutions paritaires des avocats, dans le respect des principes essentiels de la profession" .
En réalité, ce n'est pas la première fois que la gestion de la Crepa est ainsi pointé du doigt. L'an dernier, le syndicat Avenir des barreaux de France (ABF) avait déjà dénoncé les agissements des dirigeants, donnant lieu à un premier article dans le Canard enchaîné du 14 mai 2014.
L.G.