Incorruptible
La France va-t-elle devenir irréprochable en matière de lutte contre la corruption ? Longtemps montrée du doigt par l’OCDE pour son manque d’empressement à appliquer la Convention sur la corruption d’agents publics étrangers dans les transactions commerciales internationales, elle s’applique aujourd’hui à retourner du côté des bons élèves. En témoignent les mesures prises dans le cadre du projet de loi Sapin 2, adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale. Création d’une Agence française anticorruption, protection des lanceurs d’alerte, inéligibilité en cas de manquements au devoir de probité, facilitation des poursuites de faits de corruption à l’international, mise en place d’une convention judiciaire d’intérêt public : l’Hexagone a opportunément montré patte blanche le 14 juin dernier, alors que concomitamment au vote des députés, se tenaient à Paris les Rencontres internationales des autorités anti-corruption. Reste désormais à achever l’édifice en garantissant l’indépendance du parquet, autre point de friction avec l’OCDE. Un serpent de mer qui ne pourra se concrétiser que lorsque la réforme constitutionnelle du CSM aura enfin franchi les portes du congrès de Versailles.