Avec Noé, Emmanuel Macron veut sauver l'économie du "tsunami technologique"
Macron II : c’est parti ! Le 9 novembre 2015, le ministre de l’Économie, de l’industrie et du numérique a donné le top départ du futur projet sur les nouvelles opportunités économiques (dit noé) lors d’une conférence à Bercy réunissant une dizaine de jeunes entrepreneurs venus raconter leur success story et de penseurs de la nouvelle économie.
Destiné à permettre « à chacun de trouver sa place » dans la transformation numérique, ce texte fera l’objet de premières propositions mi-décembre et sera présenté en conseil des ministres en janvier 2016. À ses côtés, une mobilisation des acteurs privés et des régulateurs, ne nécessitant pas de passer par la loi, sera également sollicitée. « Tous les secteurs ont été touchés [par le "tsunami technologique" ], vont être touchés ou le seront à plus ou moins long terme, a expliqué le ministre. Il y a d’abord une bataille culturelle : il ne faut ne pas se voiler la face et se dire qu'on va l'empêcher. Il faut au contraire faciliter l’émergence (...) de ces nouvelles technologies, de ces disruptions. Parce que les bloquer, c’est juste s’assurer que nous n’aurons pas les bons acteurs. Nous protégerons peut-être un peu plus longtemps les acteurs existants, mais dans cette économie, au final, ce sont les consommateurs qui choisissent" .
Fonds de pension
Dans les grandes lignes, l’ensemble des initiatives de Noé toucheront à la fois la fiscalité, la formation et le droit du travail. Ainsi, une adaptation du cadre fiscal sera prévue afin de permettre de faciliter l’accès des jeunes pousses au capital. Et ce, afin qu’elles puissent grandir vite et s’internationaliser, sans se laisser distancer par des concurrents étrangers. « Nous sommes très bons en France dans le financement bancaire par dette, a expliqué Emmanuel Macron. Mais l’économie de disruption a besoin de fonds propres. Il faut ramener le capital de nos épargnants vers l’économie réelle et beaucoup moins vers l’obligataire ».
Force probante
Le projet visera également à faciliter la circulation des données, à soutenir la modernisation des secteurs installés, à encourager la création et le développement des entreprises individuelles, notamment en adaptant les niveaux de qualification exigés pour certains emplois et en créant un parcours de croissance pour les entrepreneurs, et à forger un cadre favorable à l’économie numérique. À cette fin, il est notamment prévu de créer une identité numérique permettant de conclure des contrats ou d'ester en justice, et de donner à tous les actes numériques la même force probante que le papier. « Là-dessus il y a une adaptation formidable de toutes les professions du droit à prévoir, a précisé le ministre. Et nous travaillerons sur ce sujet parce que c'est plus de mobilité pour notre économie, mais aussi plus de sécurité pour les entreprises et les individus" .
L.G.