Pierre-Yves Chabert, le stratège
Classement complet du Top 40 des avocats du CAC 40 La Lettre des Juristes d'Affaires / Forbes
À l’aube de ses 60 ans, Pierre-Yves Chabert, associé du cabinet Cleary Gottlieb Steen & Hamilton, a gagné ses galons d’avocat le plus réputé en fusions-acquisitions, sur le marché public et privé. Depuis plus de 20 ans, il s’est imposé auprès d’une clientèle de groupes du CAC 40 sur la majorité des batailles boursières françaises. La première d’entre elles étant bien sûr la double OPA lancée par BNP, en 1999, sur les actions de Société Générale et de Paribas. À cette époque, l’avocat a alors dix ans de barre à son actif. Et sa carrière prend un nouveau tournant. S’en suit le dossier Elf Aquitaine/Total Fina qu’il qualifie de « violent et rapide », contrairement à l’OPA de Mittal sur Arcelor, quelques années plus tard, qui s’est révélée « longue et ardue ». Alors que les grandes manœuvres boursières ont repris ces derniers mois après quelques années un peu plus calmes, Pierre-Yves Chabert a une nouvelle fois été placé sur le devant de la scène. Auprès de Thales pour l’OPA sur Gemalto d’abord, aux côtés de Capgemini lors de l’OPA sur Altran, puis auprès de Veolia pour l’opération sur Suez. Il a également assisté le canadien Couche-Tard sur sa tentative, pour le moment avortée, de prise de contrôle du géant français Carrefour.
« Il est combatif et a une vraie vision stratégique des dossiers et de la lecture du droit, c’est ce qui fait sa richesse. Il a un avis sur tout, un ressenti souvent juste et conforme à la réalité, il a toujours un coup d’avance », témoigne l’un de ses clients de longue date. Le directeur juridique d’une grande banque reconnaît que sur les dossiers sensibles, Pierre-Yves Chabert est une valeur sûre. « Il a de l’expérience, de l’assurance et une réelle capacité à trouver des solutions. Et il garde toujours son calme ». L’avocat reconnaît lui-même rester rationnel face aux difficultés d’un dossier. « Je fais confiance à mon intuition et je reste persuadé que les gros challenges sont maîtrisables », affirme-t-il. Il insiste sur ce qu’il appelle « l’éthique du travail de l’avocat », c’est-à-dire son implication totale dans le dossier, quitte à travailler nuit et jour avec son équipe. Ses clients sont les premiers à témoigner de la technicité de l’ensemble de l’équipe : « Quel que soit le collaborateur que l’on côtoie, il est excellent. Ce sont des jeunes pousses de grande qualité. Cette capacité à générer un savoir-faire aussi uniforme est précieuse ».
« Je suis très attaché au rapport de proximité et de fidélité que j’entretiens avec mes clients, raconte l’associé. La confiance doit être absolue entre l’avocat et le dirigeant, il doit pouvoir s’appuyer totalement sur lui durant les moments structurants pour l’entreprise. » Il a ainsi créé des rapports privilégiés avec plusieurs patrons comme Jean-Laurent Bonafé ou encore Antoine Frérot. Il vante leurs qualités personnelles, connaît leur mode de fonctionnement avec les équipes internes, leur capacité à anticiper, à réagir. « Il fait preuve d’une pédagogie formidable à l’égard du top management, témoigne le secrétaire général d’un groupe industriel. Il est très apprécié par notre CEO qui lui fait totalement confiance pour nos opérations structurantes ».