La RSE : une valeur ajoutée plébiscitée par les entreprises et les investisseurs
En 2009, le rapport du Forum Economique Mondial plaçait en haut de son classement les seuls risques économiques. Dix ans plus tard, les risques environnementaux et technologiques sont les plus menaçants et dans le même temps, la crise inédite du Covid-19 a révélé un risque sociétal majeur.
On le voit bien aujourd’hui, le monde fait face à des crises multiples et sans précédent nécessitant des transformations et adaptations profondes. Les modes de gouvernance des entreprises et les critères ESG sont plus que jamais au cœur de leur stratégie sociétale de développement durable.
Les bonnes pratiques des entreprises révélées par la crise
Depuis une vingtaine d’années les recommandations et règlementations tant internationales (Global Compact de 2000, Principes directeurs de l’ONU sur les entreprises et les droits de l’Homme de 2011, Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des multinationales de 2011) que nationales (Loi NRE de 2001, loi Sapin II de 2016, loi sur le devoir de vigilance de 2017, loi Pacte de 2019) se sont multipliées pour inciter, voire obliger les entreprises à prendre en compte, mesurer et expliquer l’impact de leurs activités sur l’écosystème large de leurs parties prenantes.
Pendant la pandémie, ces mêmes entreprises se sont retrouvées partout dans le monde scrutées par leurs salariés, fournisseurs, partenaires, clients, investisseurs et actionnaires pour répondre aux controverses portant sur leur gestion de la crise.1 À l’inverse, un certain nombre de bonnes pratiques, notamment au regard de la protection des salariés et des travailleurs dits essentiels, de l’adaptation de l’outil de production et d’innovation des entreprises au service de l’ensemble de la société, ou encore de l’attention portée aux partenaires dans la chaîne d’approvisionnement, ont révélé que la RSE était un véritable outil de management des risques sociétaux. La crise sanitaire a également accéléré les réflexions des entreprises sur leur « raison d’être », à l’instar d’une dizaine de grandes entreprises françaises l’ayant déjà mise en place en application de la loi Pacte. Le mouvement est désormais engagé pour qu’elles rendent périodiquement compte au marché et aux investisseurs de la cohérence de leur discours avec leurs choix d’investissements.
La prise en compte croissante des critères ESG par les investisseurs
Au cours cette crise, une partie de la communauté des investisseurs s’est clairement mobilisée pour inciter les entreprises à trouver la voie d’une reprise socialement responsable. Ils ont influencé la qualité du dialogue actionnarial et pesé sur la question du partage de la valeur des entreprises entre salariés et actionnaires, favorisant ici ou là une réduction des dividendes, le reversement aux clients d’une partie des profits liés aux Covid, la création de fonds destinés à aider certaines entreprises, ou encore l’émission d’obligations Covid-19 avec pour objectif la collecte de fonds permettant de faire face aux impacts sociaux et économiques du virus.
Au sortir de cette période inédite, il est plus que jamais impératif que les entreprises mettent en place une gouvernance plus horizontale et inclusive de leurs parties prenantes. Le chemin peut paraître difficile, tant les intérêts à court terme entre les unes et les autres sont parfois éloignés. La performance durable des entreprises et leur devenir sont directement liées à la démonstration de leur capacité à être cohérentes et à aligner leur modèle économique, leur stratégie de développement et leur culture avec les attentes de la société civile, et au premier chef de leurs collaborateurs pour que ces derniers restent pleinement engagés.