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Stéphanie Smatt-Pinelli devient DJ France de Broadcom

Par Ondine Delaunay

C’est sans doute l’une des directrices juridiques les plus visibles de la place. D’abord par sa rare gentillesse, mais aussi pour ses capacités techniques et son goût pour le droit. Mais il ne faut pas s’y tromper, la jeune quadra n’est pas uniquement un personnage de conférences. Elle est d’abord une directrice juridique bien accrochée au terrain et au business. Et c’est bien ce que cherchait Broadcom en lui proposant de prendre en charge la direction juridique France à un moment où le groupe industriel américain, spécialisé dans les équipements de télécommunication et fabricant notamment de puces, procède à des investissements gigantesques pour diversifier son activité. On rappellera notamment l’acquisition, l’année dernière, de VMware, spécialiste de la virtualisation, pour un montant de 69 mds$.

 

Membre du codir de Broadcom France, reportant directement au directeur général, Marc Dollois, Stéphanie Smatt-Pinelli s’apprête donc à élargir considérablement son périmètre de compétences, pour devenir une directrice juridique de plein exercice. Par-delà les aspects contentieux qu’elle connait bien, elle s’apprête traiter des problématiques juridiques relatives à l’IA, à la data, à la tech… « Le groupe Broadcom va très vite et encourage les équipes à innover, à découvrir de nouvelles technologies. Le futur s’écrit maintenant et je suis heureuse d’y prendre part », explique-t-elle avec entrain. C’est aussi un virage à 180 degrés pour la juriste qui passe d’un groupe industriel français majoritairement détenu par l’État, opérant dans le domaine nucléaire à un groupe américain coté en bourse, acteur majeur de la tech et des semi-conducteurs. « J’aime les challenges », répond-elle tout simplement. Et il est vrai qu’elle n’a jamais hésité à se retrousser les manches pour se surpasser.

Titulaire d’un master 2 en droit du commerce international et arbitrage (Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines) et d’un master en droit des affaires internationales et management (Essec Business School, 2007), Stéphanie Smatt-Pinelli a prêté serment en 2008 et a débuté comme avocate chez DLA Piper pendant trois ans, dans l’équipe de Michael Ostrove, avant de rejoindre, en 2011, l’équipe de Christophe Lapp chez Altana qui vient tout juste de se constituer. Huit ans durant lesquels elle dit avoir été « formée à être tous terrains »(1) , pour ensuite faire le grand saut et devenir directrice juridique contentieux d’Orano en 2019. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la jeune femme s’est totalement épanouie dans ses fonctions en entreprise à un moment où le groupe spécialisé dans le nucléaire faisait face à de nombreux défis et dans un contexte réglementaire foisonnement avec l’adoption de la loi Sapin 2 et des textes sur le devoir de vigilance. Elle laisse derrière elle une équipe juridique solide et engagée, désormais menée par Clothilde Decrombecque.

En parallèle de ses fonctions professionnelles, Stéphanie Smatt-Pinelli s’est toujours beaucoup investi dans le monde associatif. D’abord au sein de l’AFJE et du Cercle Montesquieu, mais aussi au sein de Paris Place de droit où elle est co-présidente de la Commission justice climatique et environnementale, ainsi que dans le Conseil national de la médiation dont elle est membre. C’est d’ailleurs grâce à son engagement associatif qu’elle a rencontré Laure Lavorel, ancienne présidente du Cercle Montesquieu, avec laquelle elle avait mis en place la plateforme de tierce conciliation durant la pandémie sous l’égide de Paris place de droit. Une belle synergie s’était créée entre elles qui a vocation à perdurer, Laure Lavorel étant associate general counsel de Broadcom à l’international.