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Caroline Le Masne de Chermont nommée directrice de la RSE et de la compliance de Vivendi

Par ONDINE DELAUNAY

L’évènement témoigne d’un nouvel élargissement des domaines d’intervention du juriste qui est particulièrement intéressant.

Le groupe Vivendi vient en effet de nommer Caroline Le Masne de Chermont, par ailleurs directrice juridique du groupe, au rang de directrice de la responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) et de la compliance.

Dans un communiqué de presse, le groupe dit « appeler à un modèle plus durable, et s’attacher particulièrement à soutenir la création dans toute sa diversité ». Il précise : « Conscient de son influence et de sa responsabilité, il entend, plus que jamais, promouvoir les talents, soutenir une création plurielle et ambitieuse, et répondre à l’urgence climatique ».

La communication est efficace dans le contexte actuel, mais c’est surtout le profil choisi qui pique l’attention. Caroline Le Masne de Chermont, 43 ans, est diplômée de l’IEP de Paris (1997), de l’Insead (2010) et est titulaire d’un DEA de droit des affaires et droit économique (Paris I, 2000). Elle a débuté sa carrière comme avocate chez Cleary Gottlieb en 2002, avant de rejoindre Vivendi en 2007 d’abord en tant que directrice droit des sociétés et fusions-acquisitions. Elle a alors travaillé sur de nombreuses opérations structurantes pour le groupe, dont la création puis la cession d’Activision Blizzard, la cession de SFR, l’acquisition puis la cession de l’opérateur télécoms brésilien GVT, l’entrée au capital de Telecom Italia et l’offre publique d’acquisition sur Gameloft. Elle a été nommée directrice juridique en 2016. Elle est par ailleurs administratrice de l’AFJE.

L’étude RSE & Gouvernance, publiée en juin 2018, révélait qu’au sein des grandes entreprises, la fonction RSE était souvent associée à une autre fonction : ressources humaines, communication ou encore marketing1.

La personne en charge rapportait, dans 46 % des cas, à la direction générale de l’entreprise. Ce rattachement étant présenté comme un gage de réussite pour faire avancer le sujet dans l’entreprise. Mais depuis, la matière est de plus en plus rattachée à la direction juridique. Et à la LJA, il nous semble que cette tendance est appelée à perdurer. La succession des scandales environnementaux et humains a en effet entraîné une multiplication des risques réputationnels pour les entreprises, mais également – et surtout – judiciaires. La superposition de soft law et hard law rend en outre parfois difficile l’analyse des problématiques, d’autant plus que l’entreprise doit avoir une approche de prévention et d’amélioration continue. Qui serait mieux placé que le directeur juridique pour se charger de ce contrôle ? Alors qu’il a longtemps été cantonné à un rôle de théoricien, cette nouvelle prérogative que l’on voit se développer lui assure de gagner en opérationnalité. La gestion des problématiques de développement durable va désormais lui permettre de se placer au cœur du cycle de production. Le directeur juridique doit plus que jamais être un chef d’orchestre et animer l’ensemble des effectifs pour faire vivre un projet commun.

Notes

1- www.desenjeuxetdeshommes.com/wp-content/uploads/2019/09/Etude-ORSE-2018.pdf

 

 

■ Ondine Delaunay

Gameloft SFR GVT Cleary Gottlieb