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Allen & Overy et Shearman & Sterling veulent fusionner

Par LA LETTRE DES JURISTES D'AFFAIRES

La semaine a débuté avec le lancement d’une véritable bombe dans l’univers des law firms. Allen & Overy et Shearman & Sterling ont annoncé, dans la nuit de dimanche à lundi, leur volonté de fusionner.

Si les adeptes des réseaux sociaux n’ont bien sûr pas manqué de commenter l’information, aidés notamment par la diffusion d’une vidéo des senior partners des deux firmes, il convient tout de même de rappeler que les 800 associés réunis n’ont pas encore voté (le vote est prévu l’été prochain). Or, selon les informations d’American Lawyer, la fusion implique l’approbation de 75 % des votants. Ce n’est donc pas une mince affaire. Mais l’heure est déjà aux réjouissances.

Tous les superlatifs sont de sortie pour vanter les mérites d’un rapprochement « historique » entre « partenaires formidables » donnant naissance à « un cabinet d’avocats unique au monde ». Baptisé A&O Shearman, le cabinet compterait environ 3 900 avocats et 800 associés, répartis dans 49 bureaux, pour un chiffre d’affaires combiné de 3,4 milliards de dollars. Dans les faits, ce rapprochement permettrait à la firme du magic circle de solidifier sa présence aux États-Unis et notamment à New York.

On se souviendra qu’elle avait déjà discuté en 2019 avec une autre firme américaine, O’Melveny & Myers, mais les négociations avaient échoué. De son côté, Shearman & Sterling avait été impacté par l’échec des négociations, en mars dernier, avec la firme Hogan Lovells. Plusieurs départs d’équipes s’en étaient suivis. L’américain devait donc réagir rapidement, pour rassurer ses avocats, ses clients et le marché. À Paris, les équipes semblent tout de même bien loin de ces grandes stratégies visant à « créer un cabinet d’élite mondial intégré » (sic), même si l’expression choisie dans le communiqué de presse doit en satisfaire plus d’un ! Le rapprochement ferait néanmoins beaucoup de sens. L’équipe de Shearman & Sterling, désormais très positionnée en private equity, trouverait dans les rangs d’Allen & Overy le remarquable savoir-faire en fusions-acquisitions, voire en boursier, qu’elle recherchait. Et inversement. N’oublions pas également l’expertise en IA de la firme anglaise, qui depuis déjà de nombreuses années a mis en place des infrastructures pour encourager l’innovation dans ses équipes et qui pourrait trouver écho au sein des équipes du cabinet américain. La complémentarité est donc bien au coeur de ce projet. n° 1586