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Pionnière en matière de droits humains et RSE

Par Ondine Delaunay

Sur le marché du droit, le positionnement de Charlotte Michon est unique. Car après une belle carrière comme consultante en droits humains et devoir de vigilance, elle a choisi de devenir avocate. Aujourd’hui, elle mêle l’expérience du consultant avec la technicité de l’avocat.

«Je travaille avec les entreprises depuis plus de 15 ans, raconte Charlotte Michon. J’ai débuté à leurs côtés, au moment où elles ont développé leurs premières pratiques de vigilance, notamment en matière de droits humains et d’environnement ». Elle sortait alors d’un beau parcours au sein de l’université Panthéon-Assas, suivi d’un DEA en protection des droits de l’homme à l’université Robert Schumann. En 2008, elle s’engage dans une thèse en entreprise, via une convention CIFRE, ayant pour thème : « Responsabilité de l’entreprise en matière de droits de l’homme ». En parallèle, elle exerce en tant que chargée de mission éthique et droits humains, au sein du groupe EDF. « J’ai très vite pris conscience que les entreprises auraient besoin d’être accompagnées dans leurs démarches de vigilance », se souvient-elle. Trois ans plus tard, Charlotte Michon se lance comme consultante indépendante. En application des référentiels des Nations unies et de l’OCDE, elle développe une activité de conseil pour accompagner les entreprises dans la définition de leurs engagements et l’élaboration de leurs politiques en matière de droits humains, dans la conception d’outils méthodologiques d’analyses de risques, dans l’évaluation de leurs cartographies… Son objectif : un suivi sur le long terme des programmes mis en place, puis une formation des équipes pour les sensibiliser à ces nouvelles thématiques de risques. Elle intervient donc à tous les stades de l’entreprise et noue des contacts avec les équipes RSE, de conformité, achats, ressources humaines, etc. Charlotte Michon apprend les réalités de terrain de ses clients, leurs contraintes et leurs attentes comme celles de leurs parties prenantes. Femme de confiance et volontaire, sa visibilité va alors croissant sur ce marché.

De consultante à avocat

En 2017, la France veut s’imposer comme pionnière en matière de devoir de vigilance. Elle promulgue la loi n° 2017-399 du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre. Les entreprises sont depuis tenues d’identifier et de prévenir les impacts des droits humains et environnementaux négatifs de leurs activités et de leurs partenaires commerciaux. « La France est aujourd’hui suivie par d’autres pays et surtout par l’Union Européenne avec une directive dédiée attendue prochainement », rappelle Charlotte Michon qui anticipe une complexification des textes en matière de devoir de vigilance et RSE et une augmentation des risques juridiques pour les entreprises. « Pour ajouter une corde à mon arc et pouvoir me positionner sur d’éventuels futurs contentieux, j’ai choisi de devenir avocate », raconte-t-elle. Après un stage, comme élève-avocate, au sein du réputé cabinet Zimeray & Finelle Avocats, Charlotte Michon pose sa plaque.

Elle s’installe au 84 rue de Maubeuge, dans le neuvième arrondissement, en novembre 2022. Consciente du besoin de sensibilisation à ces questions, elle crée au même moment, son podcast « Responsabilités ! » (https://shows.acast.com/responsabilites) dédié à ces nouveaux enjeux juridiques pour les entreprises.

Très vite, elle s’entoure d’une équipe de collaborateurs car les dossiers s’empilent. Elle est aujourd’hui accompagnée de Lily Coisman et Anne Stevignon. « Le cabinet est dédié à l’accompagnement des entreprises sur l’ensemble de leurs risques liés au devoir de vigilance et à la RSE. Aujourd’hui nous aidons nos clients à comprendre et se conformer à ces normes de plus en plus complexes et aux attentes de leurs parties prenantes », détaille-t-elle en ajoutant qu’elle a décidé de se former à la médiation judiciaire et conventionnelle. « Dans le cadre du dialogue avec les parties prenantes (organisations syndicales et ONG) qu’il est essentiel de maintenir sur la durée, cette formation à la médiation est un vrai plus », juge-t-elle.

Très active en matière de pro bono

Charlotte Michon Avocat, c’est aussi un cabinet très actif en matière de pro bono. La fondatrice a immédiatement adhéré, après sa prestation de serment, à l’Alliance des avocats pour les droits de l’homme (AADH). Elle et son équipe fournissent donc des services juridiques gratuits à des ONG sur des sujets de droits fondamentaux divers comme la scolarisation des enfants handicapés.