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Grégoire Andrieux - « L’important était de donner un ADN au cabinet »

Par Ondine Delaunay

Managing partner de McDermott à Paris depuis 2019, Grégoire Andrieux a fait passer le cabinet à une autre étape de son développement. Après les premières années de création, il a mené la phase de consolidation des équipes en leur donnant une culture commune. Un management engageant et rassembleur.

Lorsqu’il a été nommé managing partner du bureau parisien de McDermott Will & Emery, Grégoire Andrieux avait tout juste 40 ans. « J’avais envie de prendre cette fonction et, six ans après, je trouve qu’elle est encore plus intéressante que ce que j’anticipais », explique-t-il avec toute la franchise qui le caractérise. Force est de reconnaître que le cabinet a bien changé depuis. Grégoire Andrieux lui a donné une assise. « Mon objectif était de créer avec tous les associés une culture commune aux équipes, une sorte d’ADN McDermott », raconte-t-il. Il faut se rappeler que la firme américaine s’est implantée localement en 2011, grâce au dynamisme d’une équipe fondatrice menée à l’époque par l’excellent Jacques Buhart. « Jacques a énormément œuvré pour attirer des équipes, développer les pratiques et faire connaître la marque, remarque Grégoire Andrieux. Puis il a fallu passer à une phase d’intégration pour que tout le monde travaille ensemble dans la même direction et pour que le bureau parisien s’intègre encore plus au réseau international de la firme ». Et c’est là que Grégoire Andrieux a su faire valoir ses nombreux atouts, au premier rang desquels le consensualisme. L’associé a une vision collective du management. Il n’impose pas ses décisions, il discute et met en place des méthodes partagées.

Des initiatives pour rassembler

Plusieurs initiatives ont ainsi été proposées pour permettre de donner un nouvel élan communautaire au sein du cabinet qui compte aujourd’hui 110 avocats. D’abord les comités d’associés ont été développés sur divers sujets : recrutement, gestion des collaborateurs, ressources humaines, business développement, parité/diversité, IA et technologies. Pour chacun d’entre eux, les discussions se déroulent entre les salariés et collaborateurs du cabinet et un binôme d’associés, voire un trinôme. De ces réunions naissent différentes initiatives. Grégoire Andrieux tient par exemple à indiquer que la commission parité a permis d’allonger le congé maternité d’un mois (pour passer à 20 semaines), tout comme le congé paternité.

Tous les trimestres, l’intégralité des membres du cabinet – soit 170 personnes – se retrouvent pour un verre dans la majestueuse cour du 23 rue de l’université. « Les collaborateurs sont très en attente de passer du temps ensemble et avec les associés. Je le comprends parfaitement car j’étais pareil au même âge », explique le managing partner qui a fait ses débuts chez Weil Gotshal, cabinet au sein duquel il dit avoir été très proche des associés, avant de rejoindre Curtis Mallet-Prevost en 2011, dont il est devenu associé en 2013, puis d’intégrer McDermott en 2015.

Promouvoir les jeunes

Le discours de Grégoire Andrieux est très porté sur les collaborateurs : leur bien-être, leur investissement dans les dossiers, leur développement et leur avenir en tant que partners. C’était d’ailleurs le véritable défi de McDermott Paris. Car après avoir construit le bureau par adjonction d’équipes latérales, il fallait proposer un parcours de promotion interne aux avocats ayant grandi au sein de la structure. Depuis 2019, les cooptations ont été bien plus nombreuses que le nombre d’arrivées d’associés latéraux. « Aujourd’hui, certains de nos associés ont mené l’intégralité de leur carrière d’avocat dans le cabinet. Ce sont eux les témoins de la culture McDermott que nous avons initiée, précise le managing partner. Notre but n’est pas de développer une structure composée de stars individuelles, mais bien de créer un cabinet avec une identité collective forte et une certaine singularité que l’on parviendra à transmettre à la prochaine génération ».

L’intégration au réseau international de la firme constitue un autre défi pour lui. Il explique : « nous devons traiter les autres bureaux du réseau comme des clients, et inversement ». Et ce cross-selling suppose de bien se connaître, notamment entre les partners des cinq implantations européennes. Des réunions entre managing partners ont ainsi lieu tous les trimestres pour discuter des projets et développements, et des groupes de travail sur les stratégies clients ont été créées en fonction des matières. Et comme toujours, Grégoire Andrieux veille à ce que le consensualisme et le respect soient au cœur des échanges.