Fanny Combourieu - « Mon rôle est de fédérer tous les membres du cabinet »

Intrépide. C’est sans doute le mot qui qualifie le mieux le fil de la carrière de Fanny Combourieu. D’abord parce que l’avocate n’a jamais hésité à partir à la découverte de nouveaux horizons. Après des débuts chez Gide, elle suit Antoine Colonna d’Istria chez Freshfields en 2001. La jeune fiscaliste est rapidement envoyée un an au sein du bureau new-yorkais. Devenue associée de SJ Berwin en 2006, elle a suivi sa famille quatre années à Abu Dhabi, sans lâcher son poste. Elle a su se construire un nouveau réseau de contacts et développer de nouveaux dossiers pour des clients dans le Golfe Persique, aux Émirats arabes unis, au Koweït mais également en Arabie Saoudite où elle allait beaucoup et était devenue CCEF. « Il est vrai qu’il y avait peu de business women autour de moi, dit-elle avec un grand sourire. Mais cette expérience m’a enrichie et j’en suis sortie plus forte. J’ai appris à saisir les opportunités qui se présentent à moi sans avoir peur ». De retour à Paris en 2016, elle affronte avec courage la tempête qui sévit sur sa firme, devenue King & Wood Mallesons, jusqu’à l’extinction des feux. Très attachée à son équipe fiscale au sein de laquelle les associés sont unis et solidaires, elle pose finalement les valises de tout le monde chez DLA Piper en 2018. « Notre intégration a été immédiate, se souvient celle qui intervient dans la structuration fiscale d’opérations dans les domaines du private equity, des infrastructures et de l’immobilier. Nous avons très vite compris que nous étions au bon endroit pour développer notre pratique et des liens se sont rapidement crées avec les autres équipes et bureaux de DLA Piper ». Il est vrai que la matière fiscale favorise le cross-selling entre équipes, notamment avec les spécialistes des dossiers transactionnels.

Encourager
les rencontres
et le cross-selling
entre équipes

L’avocate dit avoir eu envie rapidement de devenir associée, parce qu’elle aime son travail et qu’elle le fait bien. « Pour monter les échelons du management, l’envie est venue plus tardivement », retrace-t-elle. Et pourtant, la fonction de managing partner sied bien à cette femme au sourire naturel et au contact direct et facile. Il y a deux ans, elle avait déjà été élue au board international de la firme composée notamment de huit membres élus par les associés. Mais lorsque, fin 2024, Philippe Danesi, alors managing partner du bureau parisien, est nommé au comité exécutif de la firme, la question de sa succession se pose. Et Fanny Combourieu ne tarde pas à saisir l’opportunité. Elle a été nommée le 1^er novembre 2024.

Son ambition ? « Développer le bureau parisien dans la continuité de l’action menée par Philippe Danesi en faveur du développement de ses pratiques, de son chiffre d’affaires et de sa profitabilité, tout en veillant à fédérer l’ensemble des collaborateurs et des équipes support », explique-t-elle. En à peine trois mois, elle a déjà instauré des déjeuners mensuels entre associés pour présenter les dossiers de chacun et partager les savoir-faire et encourager le cross-selling entre équipes. Elle a aussi organisé des déjeuners entre associées femmes, ainsi que poursuivi des comités d’échanges avec les collaborateurs et counsels. « Mon rôle en tant que managing partner est de motiver tout le monde, de fédérer et d’amener tous les membres du cabinet dans la même direction. Nous avons des ressources et une plateforme incroyables, nous devons les exploiter au maximum ensemble » poursuit-elle.

Mais elle ne compte pas renoncer à son activité de fiscaliste, qu’elle apprécie tout particulièrement. « Je suis avocate et je le reste ! », lance-t-elle avec conviction. Pour l’assister dans sa mission de management, elle est accompagnée d’une équipe qu’elle juge « exceptionnelle » autour notamment de Rémi Barbagianni, head of operations & finance.