Elvire Mazet, viser les sommets

Elle sait où elle va. Depuis longtemps déjà. Intéressée très jeune par les évolutions économiques et sociétales, Elvire Mazet n’a pas hésité à s’engager dans des études juridiques. « Le droit est une matière vivante, dont les mutations sont calées sur les transformations économiques de chaque époque, explique-t-elle. L’université Lyon 3 où j’ai été formée propose un apprentissage très pratique et vivant de la discipline, grâce à l’intervention de professeurs qui sont également avocats. Intégrer le barreau s’est dès lors imposé à moi comme une évidence ». Après son DEA de droit des affaires (Lyon 3, 2004), la Lyonnaise obtient le CRFPA en parallèle d’un master Juriste Manager International à l’EM Lyon (2006). Une formation qu’elle juge indispensable. « Si l’on veut faire du droit économique, on doit comprendre comment fonctionne une entreprise », insiste-t-elle. Désirant développer une vision plus holistique de son métier et le confronter à d’autres pratiques, elle s’installe ensuite quelques mois en Allemagne pour suivre un master de droit international des affaires, grâce à un programme DAAD (l’équivalent d’Erasmus). Là encore, elle apprend à penser le droit autrement.

Se différencier

« J’ai toujours apprécié le droit économique car il permet de travailler sur l’ensemble de la chaîne de valeur des produits. Il convient d’abord de le comprendre d’un point de vue technique, pour ensuite s’intéresser à la façon dont il est développé puis vendu, raconte-t-elle. Cette discipline permet de découvrir de multiples secteurs d’activité, mais aussi de collaborer transversalement avec les professionnels de l’entreprise : acheteurs, commerciaux, juristes… » D’un tempérament curieux et intéressé, Elvire Mazet aime les interactions et le travail en équipe.

C’est donc tout naturellement que, pour sa première collaboration, en 2008, elle choisit de rejoindre Fidal, l’un des plus grands acteurs français du droit économique de l’époque. Le département est alors animé nationalement par les renommés Didier Ferrier et Dominique Ferré. « L’école de l’excellence, précise l’avocate. Ils avaient une très bonne approche technique et juridique des textes, et étaient proches des grands syndicats professionnels ». Dès son arrivée, elle y rencontre Olivier Leroy, jeune associé du cabinet qui prend bien vite le titre de responsable du département distribution-concurrence du cabinet en Rhône-Alpes, et avec lequel une entente se noue très rapidement. Avec lui, elle entreprend de se positionner différemment des concurrents en revendiquant de conseiller aussi bien les distributeurs que les fournisseurs. « Nous avons une vision collaborative des relations économiques, nous sommes persuadés qu’au-delà des querelles publiques, nous pouvons trouver des partenariats gagnants-gagnants entre deux acteurs indispensables l’un à l’autre », explique Elvire Mazet qui dit créer des relations humaines profondes avec chacun de ses clients en cherchant à les accompagner de manière pragmatique.

L’esprit d’équipe

Désireux de développer ce nouveau positionnement sous une autre enseigne, Elvire Mazet et Olivier Leroy, accompagnés de Gaëlle Serrano rejoignent en 2016 CMS Francis Lefebvre Lyon. Le pari est gagnant, leur chiffre d’affaires est multiplié par trois en quelques mois. L’équipe développe son activité auprès d’une clientèle d’ETI et de grands groupes français et internationaux, mais également auprès d’organismes professionnels dans de nombreux secteurs. L’avocate est cooptée au rang de counsel un an après son arrivée. Puis en 2023, l’association lui est proposée. « Le cabinet m’a soutenue dans mon projet avec beaucoup de bienveillance. Olivier Leroy a bien sûr été un appui sans faille dans cette nouvelle étape de ma carrière. Aujourd’hui, nous formons un binôme qui s’appuie sur une équipe solide de huit avocats », annonce-t-elle en ajoutant qu’elle est très à l’écoute de chacun des collaborateurs « qui travaillent tous sur des dossiers à forts enjeux et au long cours ». La jeune femme s’est illustrée sur plusieurs affaires, notamment dans le secteur des cycles haut de gamme où elle a obtenu une décision rare d’abandon des poursuites après une audience au Collège de l’Autorité de la Concurrence.

« Pour continuer à porter encore plus haut nos valeurs de travail, nous avons récemment fait le choix de créer notre cabinet baptisé Vertice Avocats¹, en référence aux relations verticales propres à l’activité de nos clients, mais également aux sommets d’exigence que l’on déploie pour coconstruire une réponse à la hauteur de leurs enjeux », explique Elvire Mazet. Une aventure à laquelle s’associe l’ensemble de notre équipe ». Et sans surprise, les clients sont au rendez-vous. T

(1) Cf. LJA hebdomadaire n° 1624, du 18 mars 2024