De Pardieu Brocas Maffei, une transition managériale en douceur
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Cet article a été publié dans la LJA n°1293 du 13 mars 2017
Emmanuel Fatôme, Emmanuel Chauve et Philippe Guibert constituent depuis le 1er janvier le nouveau directoire du cabinet De Pardieu Brocas Maffei. Cette gouvernance inédite devrait permettre une transition générationnelle en douceur.
Comment la transition entre les générations s’est-elle effectuée au sein de votre cabinet ?
Emmanuel Fatôme : Cette transition générationnelle s’inscrit dans notre histoire. Les trois associés fondateurs du cabinet ont, au fil des années, élargi les champs d’intervention du cabinet en promouvant ou en s’adjoignant des générations successives d’avocats. Le passage de relais générationnel, de manière progressive et programmée, a toujours été clair pour les uns et pour les autres. Il s’est d’abord effectué dans les dossiers puisque les fondateurs se sont toujours inscrits dans une logique de mise en avant des plus jeunes. Nous avons une logique de firme, dans le cadre de laquelle c’est le cabinet que les clients sollicitent, plus qu’un avocat de manière spécifique. C’est dans cette culture commune que nous avons toujours tous travaillé. La gestion et la gouvernance du cabinet s’inscrivent également dans cette approche. Nous étions de plus déjà partie prenante de la précédente gouvernance puisque lorsque Thierry Brocas assurait la fonction de managing partner, il était entouré d’un directoire comprenant sept membres. Nous travaillions déjà ensemble à la gestion et la gouvernance du cabinet dans ce cadre. La transition s’est achevée cette année avec notre désignation pour assurer le relais de Thierry Brocas.
Emmanuel Chauve : Thierry Brocas avait depuis longtemps l’idée, partagée, qu’on ne prend pas les rênes d’un cabinet du jour au lendemain. Il a donc voulu nous mettre le pied à l’étrier le plus tôt possible.
Comment s’est déroulée la création de ce nouveau directoire ?
E.F. : Le choix d’un directoire à trois correspond à un double objectif. Le premier est celui d’assurer une collégialité car nous tenons beaucoup à l’échange et au partage sur les sujets et enjeux. La seconde idée qui préside à ce choix est de continuer à nous inscrire dans la culture du cabinet, favorisant au maximum l’échange et de la transparence envers l’ensemble des associés. Par ailleurs, chacun de nous trois ayant vocation à continuer à assurer le suivi de ses clients et de ses dossiers, la dimension de partage des tâches est importante.
E.C. : Notre désignation ressort d’un exercice parfaitement démocratique puisque nous avons été élus par l’assemblée de nos associés. Nous sommes élus pour un mandat de trois ans renouvelable. Aucun de nous n’est irremplaçable, beaucoup d’autres associés du cabinet peuvent remplir ce rôle, ce qui est très sain. Personne n’est dépositaire de ce pouvoir de gouvernance.
Philippe Guibert : Nous avons souhaité une durée de mandat suffisamment longue pour assurer une certaine sérénité dans notre travail et disposer du temps pour mener à bien notre mission.
Vous êtes-vous répartis les tâches ?
E.C. : Oui, en fonction de nos matières de prédilection. Étant fiscaliste, je m’occupe plus particulièrement de la partie financière et comptable. Philippe Guibert s’occupe plus spécifiquement de la partie ressources humaines et de la communication. Le but n’est toutefois pas d’avoir une personne unique par type de sujets, mais plutôt de partager et de décider de façon collégiale. Nous avons tous les trois des personnalités différentes, mais complémentaires. Nous essayons donc d’être les plus représentatifs possible de l’ensemble des associés du cabinet.
Le changement de générations modifie-t-il l’exercice de la gouvernance ?
P.G. : Il existe une réelle continuité dans la volonté de maintenir le cabinet tel qu’il a toujours fonctionné depuis sa création, à savoir une boutique « haut de gamme », autant orientée sur les transactions que sur le contentieux. La gestion collective rend l’exercice plus vivant et non moins efficace : au contraire, le partage de vues entre nous est souvent riche d’enseignements et pragmatique. Le directoire désigné par nos associés est finalement représentatif du « noyau dur » du cabinet en termes générationnel. C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre dans l’exercice de la gouvernance, mais il s’inscrit dans la continuité de la stratégie arrêtée par nos fondateurs.
E.F. : Nous sommes un cabinet qui s’est beaucoup renouvelé. Derrière la génération des fondateurs, il existe une génération d’associés qui a elle-même derrière elle une génération d’associés plus jeunes, en pleine expansion de leurs activités professionnelles. Nous sommes, en tant que directoire, à la conjonction de ces deux générations.
Quels sont les objectifs de ce nouveau directoire ?
E.C. : Nous exerçons dans une structure à laquelle nos associés sont très attachés, qui est une aventure entrepreneuriale et libérale. L’objectif est de préserver les recettes de notre succès, c’est-à-dire la combinaison d’un niveau d’exigences très élevé, d’une approche très pragmatique et proche des clients et de leurs attentes ainsi qu’une grande capacité à travailler ensemble et à assurer un traitement collectif des dossiers.