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3 questions à Sophie Clanchet, nouvelle présidente d'Eurojuris France

Par LJA - LETTRE DES JURISTES D'AFFAIRES

Avocate associée au sein du cabinet Clanchet & Rivière à Metz, Sophie Clanchet, a été nommée présidente d'Eurojuris France lors du congrès annuel du réseau qui a eu lieu le 23 janvier dernier à Malaga. Âgée de 45 ans, Sophie Clanchet s’est engagée au sein d’Eurojuris en 2010 et était trésorière du réseau depuis 2014. Entretien.

Que représente Eurojuris aujourd'hui (nombre de cabinets, d'avocats, de pays membres) ?
Sophie Clanchet :
Eurojuris est le plus vaste réseau mondial de cabinets de professionnels du droit. À l’origine conçu au sein de l’Union européenne, le groupe est aujourd’hui présent dans 50 pays et compte 650 cabinets, soit 6 000 avocats. Eurojuris France représente 137 cabinets d’avocats et études d’huissiers, regroupant ainsi près de  1000 femmes et hommes du droit. En France, les membres du réseau sont présents sur l’ensemble du territoire métropolitain et des DOM. Ils privilégient une approche humaine de l’exercice du droit à travers des prestations de qualité et un service de conseils sur mesure à destination de leurs clients (entreprises, collectivités et particuliers).

Quelles sont les ambitions pour votre mandat en tant que présidente d'Eurojuris ?
S. C. :
Je prône le travail d’équipe et c’est bien un bureau tout entier qui soutient nos ambitions. Nous souhaitons inspirer et rassurer.
Inspirer les membres consiste à leur donner les pistes de réflexions et outils au bon moment pour qu’ils proposent des prestations juridiques de qualité, humaines et sur-mesure à leurs clients. Au quotidien, nous partageons à travers notre réseau les meilleures pratiques et proposons des sessions de formation continue.
Au travers des Congrès, réunions du Club des managers et du Cercle loi pour l’activité, nous prenons le temps de mener les réflexions nécessaires au bon développement de nos structures : stratégie, communication, outils de gestion, etc. Chaque cabinet, quels que soient sa taille et son positionnement, peut bâtir son propre plan de développement en notre sein. Nous avons une véritable mission d’accompagnement pour faire en sorte que nos membres deviennent des entrepreneurs du droit, à même de gérer un cabinet comme une véritable entreprise.
Par ailleurs, dans un contexte tendu, la perception d’un avenir incertain, nous devons rassurer nos membres. Tout d’abord, en confirmant le rôle de la convivialité au sein de l’association. Cela se traduit par un esprit d’entraide et une volonté de mutualiser nos compétences. La convivialité a toujours existé et se doit de perdurer entre les générations de membres.
Ensuite, en procurant un espace de discussion, de débats et d’échanges qui manque parfois cruellement aux professionnels isolés que nous sommes. L’entraide sera ainsi un axe clé de nos travaux, qu’il s’agisse de gestion de crise, problématique salariale ou encore d’expertise et savoir-faire.
Nous voulons qu’Eurojuris permette à chacun d’être le meilleur dans son domaine.

Votre prédécesseur, Jérôme Depondt, annonçait vouloir moderniser le réseau Eurojuris (projet « Eurojuris 2.0 »). Est-ce mission réussie ?
S. C. :
Notre association, née en 1987, a près de 30 ans. Il est vital à la fois d’être en phase avec nos cabinets membres, dont les directions rajeunissent, mais aussi en phase avec le marché du droit, mouvant et de plus en plus concurrentiel. Les piliers associatifs d’antan : postulation, formation, certification ISO ont montré leurs limites et nous avons décidé de travailler à une nouvelle feuille de route, tournée vers nos clients et vers nos adhérents.
Eurojuris 2.0 s’est traduit par la projection de ce que nos cabinets devaient être dans la décennie à venir : alliance du conseil et du contentieux, spécialité, réponse aux besoins des PME. Parallèlement, le groupe s’est astreint à de nouvelles missions vis-à-vis de ses membres : communication et développement commercial, accompagnement de la performance du cabinet, promotion du développement à l’international.
Oui, la mission de modernisation a été bien amorcée, et il convient naturellement d’en poursuivre les efforts : le contexte économique nous y contraint et notre passion nous y encourage.

Propos recueillis par Julie Marchand

1) Lire également sur ce sujet l'interview de Jérôme Depondt : "Nous devons quitter l'enclavement du judiciaire" , LJA 1071, 4 juin 2012 (Abonnés)

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