Services juridiques : accompagner la transition numérique
Les avocats ont su faire évoluer leur offre d’expertises juridiques pour répondre aux attentes des entreprises en phase de transition numérique. Mais ils peinent à l’adapter aux nouveaux usages et outils par manque d’investissement et d’appétences pour ces technologies.
Des multinationales aux start-ups en passant par les PME, la demande ne cesse de croître. « Le développement de l’économie numérique fait surgir de nouvelles problématiques juridiques à mesure que les technologies et les usages évoluent, et que le cadre réglementaire change pour s’y adapter, observe Henri de la Motte Rouge, représentant du bâtonnier au sein de la commission numérique du barreau de Paris, et fondateur d’un cabinet spécialisé en IP-IT. Les entreprises rencontrent de plus en plus de problématiques liées au e-commerce, à la gestion des données personnelles, à l’e-réputation, aux relations contractuelles avec leurs prestataires de services informatiques, à la cybersécurité et aux fraudes informatiques… En corporate-M&A, comme il s’agit d’un secteur dont les acteurs disposent avant tout de capital immatériel, les opérations impliquent un grand nombre de questions liées à la propriété intellectuelle. »
IP-IT : une offre large et protéiforme
Ces nouvelles attentes en matière d’expertises juridiques n’ont pas échappé aux cabinets d’affaires qui n’ont eu de cesse ces dernières années d’étoffer leur offre en matière d’IP-IT. Les plus grandes structures ont créé des départements dédiés, et « certains cabinets spécialisés comme le mien se sont positionnés avec une offre large, poursuit Henri de la Motte Rouge. Mais, en parallèle, tous les avocats ont dû intégrer cette évolution chacun dans leur domaine de spécialisation car elle a des conséquences sur quasiment tous les pans de l’activité économique. »
Cette expertise juridique implique-t-elle nécessairement d’acquérir une compétence technique ? « Il est indispensable d’avoir une “culture” des usages du numérique – commerce en ligne, réseaux sociaux, économie collaborative… – et des technologies utilisées, estime-t-il. Il est important de comprendre comment fonctionnent les technologies auxquelles nous sommes le plus fréquemment confrontés, mais il n’est pas nécessaire de savoir coder, même si c’est un plus. J’ai créé mon cabinet avec un ingénieur télécoms afin de disposer de cette compétence technique, de la même façon que les départements IP-IT des grands cabinets ont intégré dans leur équipe des profils d’ingénieurs ou de techniciens. » [...]