Retour sur la septième édition de la Paris arbitration week
Avec 5 000 participants issus du monde entier pour assister aux 143 événements et conférences organisés entre le 27 et le 31 mars, la septième édition de la Paris arbitration week (PAW) a connu un vrai succès. Marily Paralika et Raphaël Kaminsky, coprésidents de l’association depuis l’été dernier, dressent le bilan de cette semaine qui a permis à la place parisienne de rayonner sur la scène internationale.
Vous avez été nommés l’été dernier comme coprésidents de la PAW, chargés notamment d’organiser la septième édition de ce rassemblement international des professionnels de l’arbitrage. Quels étaient vos objectifs ?
Marily Paralika et Raphaël Kaminsky : Après six ans de présidence de Yasmin Mohammad, nous voulions prolonger l’excellence de l’organisation qui avait été déjà mise en place, tout en apportant notre touche personnelle à l’édifice. Nous avons donc mené avec la nouvelle équipe la refonte complète du site de la PAW dans un calendrier extrêmement ambitieux pour l’édifice prévu. Il s’agissait de donner accès à tous les partenaires de l’événement à une interface totalement personnalisée, leur permettant de créer leurs conférences, de communiquer et d’inviter les participants de manière facile, rapide, sécurisée et fonctionnelle. Force est de reconnaître que le site a été un vrai succès, permettant aux partenaires de communiquer sur un pied d’égalité et de façon homogène. Nous souhaitions également poursuivre les efforts du précédent board de l’association, visant à attirer le maximum de partenaires étrangers, c’est-à-dire des professionnels n’ayant pas de bureaux à Paris. Et là encore, le pari a été surmonté car les étrangers ont, cette année, représenté un gros tiers de nos partenaires. Nous avons attiré des partenaires de toute l’Europe, des indiens, des chinois, des africains… Aujourd’hui, la PAW est la plus importante arbitration week au monde.
Comment s’est déroulée cette édition ?
M.P et R.K : Après ces années de restrictions de déplacement, la communauté de l’arbitrage avait envie de se retrouver pour échanger, se rencontrer, recréer des liens, des synergies. Et que rêver de plus somptueux que Paris pour organiser ces événements ? Quelque 5 600 personnes ont créé un compte sur notre site cette année : des avocats, des arbitres, des experts, des universitaires et des étudiants. Le discours de lancement de la semaine par Yas Banifatemi, sur la diversité, a été suivi par plus de 200 personnes en ligne. Le cocktail d’ouverture a réuni 1 100 professionnels. Ils se sont ensuite répartis dans 143 conférences, durant lesquelles 522 personnes sont intervenues comme speakers. Une vingtaine de cocktails ont eu lieu, un concert de rock a été organisé, une croisière sur la Seine, des cours de sport… Les chiffres sont réellement fous et témoignent de cet attrait pour la capitale française et, bien sûr, pour la qualité de l’offre de la place de Paris comme centre d’arbitrage international.
Quels ont été les sujets marquants dans les conférences ?
M.P et R.K : S’agissant d’arbitrage d’investissement, plusieurs conférences ont bien sûr abordé l’état des lieux du marché après l’arrêt Achmea par lequel la Cour de justice de l’Union européenne a jugé que les clauses d’arbitrage investisseur-État contenues dans les Traités bilatéraux d’investissement intra-UE sont incompatibles avec le droit de l’UE. Nous avons également noté plusieurs débats organisés sur la corruption, l’exécution, l’immunité souveraine, ou encore sur l’indépendance et l’impartialité des arbitres. Plusieurs événements ont aussi été organisés sur les sujets d’énergie et de construction. Mais certains partenaires ont fait preuve de créativité quant aux angles choisis pour les conférences qu’ils organisaient totalement librement. Il a ainsi été question d’arbitrage et d’I.A., de dopage dans le sport, de l’exploitation et l’extraction des ressources spatiales ! C’est aussi cette diversité des conférences qui permet de faire le succès de la PAW.
Que prévoyez-vous pour l’année prochaine ?
M.P et R.K : La date de la huitième édition n’est pas encore fixée. Nous attendons encore que certains événements se positionnent pour pouvoir déterminer précisément quelle semaine sera choisie. Mais elle aura vraisemblablement lieu entre mars et avril 2024. Ce sera l’année de l’organisation des jeux olympiques à Paris et nous pourrions nous en inspirer. Pourquoi ne pas imaginer les premiers PAW Olympic Games ?! D’ici là, notre ambition est d’améliorer encore le site internet et de développer une appli pour smartphone. Pour faire vivre le site toute l’année, nos partenaires auront bientôt la possibilité de télécharger les photos de leurs événements et d’y poster les vidéos de leurs conférences. Nous souhaitons aussi continuer à porter la diversité et le développement durable au coeur des débats. L’objectif est de faire rayonner, toute l’année, Paris comme place d’arbitrage mondiale. À l’image de l’IBA, qui aura lieu également dans la capitale en octobre prochain. Avec cette édition, la PAW a marqué les esprits et a définitivement consacré sa raison d’être : « Connecting the world of arbitration ».