La direction juridique du groupe Michelin
Benoit Balmary, directeur juridique
Issu d’une lignée de juristes, Benoit Balmary détient une maîtrise en droit public (Université de Nanterre) et un DEA de droit de l’environnement (Université Panthéon-Sorbonne). Entre les deux, il est parti à l’Université de Pennsylvanie passer un LLM de droit général renforcé en droit de l’environnement et en droit de la concurrence. En 1994, il est recruté par Christian Husson, directeur juridique de Renault, pour travailler sur les contrats internationaux. Puis ce dernier le choisit comme assistant technique temporaire. Cela durera finalement quatre ans. « Ce fut intense et à l’issue j’ai eu l’opportunité de créer le service de droit financier et boursier du groupe ». En 2001, Alcatel lui propose un poste sans management mais lui donnant accès à des opérations très complexes. Il succombe au challenge. Alors devenu directeur juridique adjoint d’Alcatel, Dassault Système le recrute comme directeur juridique groupe. Il y restera jusqu’en 2014, passionné par l’activité et très heureux au sein d’une communauté de professionnels très dynamiques. Il ne peut pourtant résister au charme industriel de Michelin en 2014 pour prendre la suite de l’emblématique Philippe Legrez.
La direction juridique
Rapportant directement au président de la gérance, le directeur juridique pilote une filière juridique de plus de 200 personnes, réparties dans 20 pays. Deux catégories d’équipes la structurent, chacune ayant à sa tête un responsable. Huit équipes « domaines », sont spécialisées dans une branche du droit particulière. Elles interviennent en support des sept équipes géographiques qui, elles, prennent en charge la totalité du spectre juridique afférent à l’activité d’un territoire donné. « Tous les mois, une réunion ou un point téléphonique est organisé avec chacun des directeurs juridiques domaines et des zones, permettant d’aborder les dossiers et le management. Par ailleurs, la politique est d’avoir entre nous ligne ouverte pour traiter les urgences ou simplement réfléchir à plusieurs sur une idée. ». À cela s’ajoute la « Global Management Team », avec tous les directeurs de zone et les directeurs des plus grandes équipes domaines, chargée de la stratégie et de la gestion de la direction juridique dans son ensemble. Cette équipe de direction globale se réunit deux fois par an, et consacre une large partie de ses travaux au management. « Le groupe étant industriel, la culture du risque bénéficie d’une grande considération et le rapport au droit des équipes est très bon. Philippe Legrez a beaucoup travaillé à cela. Désormais nous visons le « compliant by design », la contrainte est intégrée très en amont et nous nous efforçons d’apporter de la valeur en contribuant à la durabilité de la croissance. »
L’entreprise
Michelin est un groupe français affichant en 2016 20,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour 1,667 milliards d’euros de résultat net. Présent dans 170 pays, employant plus de 110000 personnes, le groupe exploite 68 usines dans 17 pays. Son activité est de concevoir, fabriquer et distribuer des pneumatiques pour tous les véhicules, ainsi que des matériaux de haute technologie au service de l’efficacité de la mobilité. Michelin est également connu pour ses services numériques, ses cartes routières et ses guides.
Les conseils
« Nous sommes d’une frugalité très importante et réelle, nous ne recourons à l’externe qu’en cas de forte nécessité : en l’absence d’expertise sur un sujet particulier ; ponctuellement face à un surcroit d’activité ; quand une procédure exige un avis ou un second avis. Michelin travaille ainsi avec DLA Piper (IT, M&A, responsabilité civile produit…), Gide (corporate, contrats), Baker McKenzie (export-control), Orrick (corporate), Shearman & Sterling (droit boursier), Norton Rose Fulbright (M&A), Darrois Villey (concurrence), aux États-Unis Wheeler Trigg O ’Donnell (responsabilité civile) et Ogletree Deakins (droit du travail). »