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Les legaltech, outils incontournables du juriste d’entreprise

Par LA LETTRE DES JURISTES D'AFFAIRES

L’Association of corporate counsels (ACC) vient de publier une enquête sur l’utilisation des outils de legaltech au sein des directions juridiques. Quelque 252 juristes d’entreprise dans 22 pays ont répondu au questionnaire adressé par l’ACC sur l’adoption des technologies juridiques, le développement des processus juridiques et les principaux défis à relever. Synthèse.

 

 

L’étude se divise en trois sections qui examinent, en premier lieu, la façon dont les legaltech sont utilisées au sein des directions juridiques. Elle détaille ensuite la façon dont les directions juridiques évaluent leurs besoins en matière de legaltech et quels sont leurs comportements d’achats. Enfin, l’étude examine les défis à relever pour améliorer l’intégration d’outils de legaltech au sein des process

Quelle utilisation effective des legaltech ?

Les participants ont été invités à classer les process existants au sein de leur direction juridique par niveau de structuration, depuis les process ad hoc jusqu’à ceux qui sont optimisés. La comparaison avec les données recueillies en 2021 enseigne qu’aujourd’hui, moins de personnes classent les procédures judiciaires dans les process les moins structurés (à savoir process ad hoc ou process défini) : 28 % contre 39 % en 2021. Désormais, 38 % les classent dans la troisième catégorie (process structuré), soit une augmentation de 9 points. Le niveau de maturité des process juridiques est clairement lié à la taille de l’entreprise. C’est, sans conteste, en matière de gestion des contrats qu’on fait le plus appel aux legaltechs, avec 65 % de citations, soit une augmentation de 14 points par rapport à 2021. Suivent ensuite les logiciels de recherche jurisprudentielle, avec 61 % et la facturation électronique, dont les 8 points d’augmentation par rapport à 2021 sont, en Europe, sans doute liés à l’entrée en vigueur de la facturation électronique obligatoire. La gestion électronique de documents (GED) reste au même niveau, mais on peut constater que l’utilisation des technologies de collecte et de traitement des données a également progressé. À l’usage, ce sont également les technologies de gestion de contrat qui sont jugées les plus efficaces par les utilisateurs (52 %), suivies de la facturation électronique et de la recherche jurisprudentielle. La perception de l’efficacité de ces technologies varie toutefois en fonction des personnes interrogées. Quelque 63 % des general counsels estiment que les logiciels de gestion de contrat sont efficaces, contre 48 % parmi les legal ops ou 51 % parmi les juristes.

Évaluation des besoins et comportements d’achat

Quatre répondants sur dix ont indiqué que leur direction juridique envisageait l’achat d’un logiciel supplémentaire ou la mise à niveau d’un logiciel existant dans l’année. Quelque 18 % ont précisé que leur organisation achètera certainement de nouvelles technologies et 21 % ont déclaré que l’achat de nouvelles technologies est en cours d’évaluation. Ces chiffres sont quasiment identiques à ceux de 2021. L’étude démontre que ce sont les DJ dont les process sont les plus structurés qui envisagent d’acquérir ou de remettre à niveau leurs outils. Parmi ceux qui souhaitent investir, c’est en priorité sur la mise à niveau de leur logiciel de gestion de contrat que le choix se porte (46 %). C’est aussi dans ce domaine que les répondants souhaiteraient utiliser les logiciels plus efficacement (76 %), et 41 % voudraient davantage utiliser la technologie pour gérer les questions de conformité et de confidentialité, le contentieux vient en 3e position, avec 30 %. Là encore, les résultats ont peu évolué par rapport à 2021. Ce qui emporte le choix des acheteurs pour tel ou tel logiciel, est à 57 % son efficacité, 27 % seulement estiment que la perspective d’une réduction des coûts est déterminante. La majorité des répondants (54 %) indique que lorsqu’il s’agit de prendre la décision d’acheter une nouvelle technologie, 2 à 5 personnes doivent intervenir et parfois même en dehors du service juridique, comme le service informatique (64 %), le service financier pour 47 % ou le service achat pour 45 %. Le processus de décision dure, en moyenne, de 3 à 6 mois ou de 6 mois à un an.

Les défis à relever

La question a été posée des points qui posaient le plus de difficultés pour intégrer un nouveau logiciel. C’est le sujet de l’interopérabilité des logiciels qui est le point noir pour la plupart des personnes. L’utilisation de différentes interfaces utilisateurs est également problématique pour 48 %, à égalité avec les difficultés d’utilisation du logiciel. Toutefois, rien d’insurmontable. Car 78 % des personnes interrogées ont déclaré que la legaltech, ou technologie juridique, était désormais indispensable aux services juridiques, ce qui représente une augmentation de 15 % en deux ans seulement. Quelque 43 % des personnes interrogées voudraient même aller plus loin. Selon elles, une plateforme logicielle complète pourrait contribuer à résoudre les problèmes posés par l’utilisation de solutions technologiques disparates.