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L’association des avocats en droit boursier est réactivée

Par LA LETTRE DES JURISTES D'AFFAIRES

L’Association des avocats en droit boursier (ADB), qui était en sommeil depuis 2019, prend un nouveau départ à la faveur d’une nouvelle gouvernance, qui entend réactiver l’écosystème du droit boursier et s’emparer de nouveaux sujets. Les explications des deux nouveaux coprésidents, Eole Rapone et Jean-Christophe Devouge.

Quelle est la genèse de l’ADB ?

Eole Rapone : L’association a été créée en 2011, sous l’impulsion d’Euronext et de l’Autorité des marchés financiers (AMF). L’objectif initial était de rassembler les professionnels du droit boursier pour favoriser les remontées de la pratique et constituer un pool d’experts, afin de centraliser les contributions des uns et des autres pour répondre à des consultations de place. Au fil du temps, les activités se sont amplifiées en un cercle de rencontres entre les acteurs du secteur, avec des conférences et des afterworks.

Jean-Christophe Devouge : La pandémie a participé au gel des activités de l’association. Nous suivions tous avec intérêt les travaux de l’ADB. En coordination avec son ancienne direction, nous avons décidé de la relancer, avec une nouvelle gouvernance, parce que nous estimons que dans le contexte réglementaire actuel, elle a une place légitime.

Comment est composée la nouvelle gouvernance ?

E.R. : L’objectif était d’avoir des profils divers et complémentaires. Ainsi, les membres du conseil viennent de cabinets anglo-saxons, de cabinets français d’envergure ou de boutiques, afin d’avoir un panorama, le plus complet possible, de l’expertise boursière. Nous avons choisi des membres issus de cabinets de différentes tailles et qui ont des pratiques variées représentatives de cette expertise, que ce soit en M&A, opérations de capital markets, gouvernance de sociétés cotées, asset management, compliance et contentieux. Certains sont même dotés d’une sensibilité universitaire ou évoluent également dans les secteurs de la tech et du private equity. Nous tenons à cette richesse des regards croisés. Outre Jean-Christophe, associé au sein du cabinet PR Associés, et moi-même, cofondateur du cabinet Emeriane Avocats, le bureau est composé d’Aline Poncelet, fondatrice du cabinet Avisem Avocat et ancienne présidente de l’association, qui connaît bien ses arcanes et dont l’expérience est précieuse, qui exerce les fonctions de secrétaire générale et d’Isabelle Touré-Farah (Darrois Villey Maillot Brochier), en qualité de trésorière. L’équipe des administrateurs qui réunit en outre Annie Maudouit-Ridde (Winston & Strawn), Amélie Meyronin-Lesoeur (D’hoir Beaufre Associés), Laurent Beauvoit (Lexelians), Guillaume Guérin (Cohen & Gresser) et Jens Waldner, reflète cette complémentarité.

Pourquoi avez-vous choisi une coprésidence ?

J.C.D. : C’est une formule originale qui permet de ne pas faire peser la charge de la direction de l’association sur une seule personne, car nous avons par ailleurs nos propres activités, et également d’accentuer la collégialité.

E.R. : La coprésidence permet également d’avoir une approche et une vision complémentaires sur les activités et la gestion de l’association. D’un point de vue pratique, elle est également utile pour assurer un relais si l’un d’entre nous n’était pas disponible.

Quel est l’objectif de l’association ?

J.C.D. : Nous avançons sur deux fronts principaux. Le premier objectif est de travailler sur la relance de l’association. Nous avons l’ambition d’attirer les adhésions des avocats et des cabinets, comme membres ou comme partenaires (plusieurs formules d’adhésion sont possibles). L’idée est de rassembler une large communauté de praticiens. Nous souhaiterions organiser un rendez-vous annuel pour nous retrouver, et notre objectif serait de monter une première conférence, suivie d’un cocktail, d’ici l’été, avant de prévoir d’autres rassemblements par la suite. Le second objectif est de prendre attache avec de grands partenaires de l’écosystème boursier et de déterminer de quelle façon nous pouvons inscrire l’association dans une dynamique de développement de cet écosystème. Une première série de rencontres a déjà eu lieu pour identifier avec lesquels de ces grands acteurs nous allons pouvoir dialoguer.

E.R. : L’association était autrefois composée de commissions, qui travaillaient sur des sujets précis. Nous avons aussi cette ambition, mais nous allons d’abord commencer par rassembler des adhérents.

Pourquoi est-ce opportun de relancer
cette association maintenant ?

J.C.D. : Nous sommes à un moment charnière, où après une année 2023 compliquée avec plus de retraits de cote que d’IPO, on observe un vrai momentum sur le plan réglementaire, y compris au niveau européen. Une prise de conscience a lieu pour renforcer la compétitivité et l’attractivité des marchés. Il y a un vrai sens à réactiver l’ADB dans ce contexte.

E.R. : J’ajoute que l’association va s’emparer de nouveaux sujets qui étaient de fait encore peu ou pas abordés par l’association, à savoir la finance durable, avec l’ensemble de la réglementation évolutive relative à la durabilité (notamment la directive CSRD ou les règlements Taxonomie ou SFDR), le devoir de vigilance, ainsi que les nouvelles technologies, les cryptomonnaies, la blockchain et l’IA. Cela constitue des opportunités de thématiques nouvelles pour l’ADB.