Stéphanie Fougou fait le bilan de ses mandats
Alors que Stéphanie Fougou vient de passer la main à Marc Mossé à la tête de l’association, elle a accepté de répondre aux questions de la LJA pour faire le bilan de ses mandats.
Quelles étaient vos ambitions lorsque vous avez pris la tête de l’AFJE il y a quatre ans ?
Lorsque j’ai été nommée à la présidence de l’AFJE, j’avais pour ambition que celle-ci soit reconnue comme la porte-parole du second métier du droit en France, celui de juriste d’entreprise : porte-parole auprès des institutions représentantes des autres métiers, des universités, mais aussi des instances gouvernementales. Je souhaitais aussi qu’elle soit un lieu chaleureux alliant professionnalisme et convivialité.
Professionnalisme, au sens de centre de formation et de déploiement de la déontologie, et chaleureux au sens de l’accueil des juristes, lieu de rencontres et d’échanges comme elle l’a toujours été, au niveau national avec des relais forts dans chaque région. Je tenais également à ce que l’AFJE soit représentée et connue par de multiples visages, ceux du bureau, du conseil d’administration, de tous ceux qui s’engagement au quotidien, de tous âges et toutes régions.
Avez-vous atteint vos objectifs ?
L’augmentation du nombre d’adhérents et l’accroissement du volume de formations peuvent être entendus comme une réponse positive. L’AFJE est aujourd’hui l’interlocuteur incontournable en France et à l’étranger des différentes instances de représentations des métiers du droit, et du gouvernement français ; elle est le centre de formation des juristes en France, elle s’est dotée d’un comité de déontologie qui diffuse la charte de déontologie au sein des entreprises et peut être saisie pour toute interrogation et cas concrets, et elle rayonne à l’international avec plus de 25 partenariats avec des associations paires étrangères….
Nous pouvons également nous féliciter d’avoir impulsé un mouvement de rapprochement entre les différents métiers du droit dans le cadre de cénacles, comme le Grenelle du droit. Ils ont permis de faire venir des personnes positives et volontaires, partageant l’idée que les différents métiers du droit avaient besoin de mieux se connaitre et disposaient de plus d’éléments de convergence que de divergence. C’est par une meilleure connaissance respective et une réflexion sur les enjeux communs que l’on peut rassembler cette profession et en faire une filière solide, qui saura porter un droit fort et offrir de la valeur ajoutée aux entreprises françaises.
Que retenez-vous de vos mandats ?
Je retiendrai de mes mandats que l’AFJE est une association qui a initié des mouvements positifs et qui a su, en même temps, s’adapter et anticiper l’évolution du métier de juriste. Je reteindrai également que l’AFJE est une association qui porte un discours unique au travers de bénévoles engagés qui aiment leur métier et en portent hauts les couleurs en France et à l’étranger. L’AFJE a su se transformer. Elle est devenue une association professionnelle très organisée. Quatre permanents et une quinzaine de directeurs juridiques, ainsi qu’un comité des jeunes fourni, sont mobilisés en permanence, pour répondre à des projets de lois, des formations et des rencontres.
Nous avons également investi lourdement dans le digital. Des outils nous permettent aujourd’hui d’être beaucoup plus efficaces, rapides et gérer de manière personnalisée les adhérents. Ces derniers peuvent s’inscrire rapidement à des rencontres, payer leurs adhésions en ligne, suivre des formations à distance et se tenir informés depuis le portail, les tweets et tous les médias digitaux…
Que souhaitez-vous à votre successeur Marc Mossé ?
Je lui souhaite deux choses. Déjà, tout le bonheur que j’ai pu avoir en étant à la tête de cette association si gratifiante. Les adhérents demandent beaucoup, mais offrent beaucoup ! C’est un véritable cadeau : les membres sont très engagés et partagent le même objectif, celui d’être bénéfique à l’entreprise, de faire évoluer la fonction et de s’adapter à un métier qui change énormément et très rapidement. Dans les mondes actuels qui sont très compétitifs et très difficiles, l’AFJE est un environnement apaisant, agréable et accueillant. Ensuite, je souhaite à Marc Mossé d’obtenir pendant son mandat la promulgation d’une loi accordant la confidentialité des actes aux juristes d’entreprises. J’espère qu’il sera le président qui pourra ouvrir un nouvel avenir pour la filière du droit, unie avec des bases communes dont celle-ci, dans la défense du droit et des entreprises.
Continuerez-vous votre engagement associatif à travers le mouvement Tousdroitdevant ?
Le mouvement Tousdroitdevant, que nous avons lancé lors du 1er Grenelle du droit, continue à croître, puisque c’est à travers lui que nous avons porté les propositions, les réflexions et les réunions qui ont permis d’organiser la deuxième édition de l’évènement. Les gens y adhérent de manière permanente : nous avons maintenant près de 1 000 membres. C’est également au travers de Tousdroitdevant que nous porterons le livre blanc qui sera remis, même si nous avons pris un peu de retard, à la suite de Grenelle II.
De mon côté, je poursuivrai mon engagement associatif de manière évidente, d’abord en tant que présidente d’honneur de l’AFJE, et puis en tant qu’initiatrice du mouvement Tousdroitdevant qui me tient à coeur !