GGI, un réseau pluriprofessionnel alliant chiffre et droit
Granrut vient d’annoncer qu’il rejoint « Geneva Group International », un réseau pluriprofessionnel qui rassemble praticiens du droit et du chiffre dans plus de 120 pays. Portrait de ce réseau qui sélectionne soigneusement ses membres, par son CEO, Michael Reiss von Filski.
Comment est né le réseau GGI ?
Le réseau Geneva Group International est né en Suisse, en 1995, du besoin d’un family office d’être en contact avec des experts-comptables partout dans le monde. Dès 1997, ce réseau a souhaité s’adjoindre les compétences de cabinets juridiques. Beaucoup de gens se sont, à l’époque, posé la question du rassemblement, au sein d’un même réseau, de professionnels du droit et du chiffre, mais en réalité c’était quelque chose de très commun au sein des Big Four. La différence c’est qu’au sein de notre réseau, chacun reste indépendant et que celui-ci n’a aucune velléité d’ingérence dans les affaires des uns et des autres. Aujourd’hui, nous comptons 590 membres, répartis dans 124 pays, au sein de 830 bureaux. Ils sont partagés pour moitié entre professionnels du droit et du chiffre. Il nous arrive, lorsque nous acceptons un nouveau membre qui appartient à l’une de ces professions, d’en accepter également un autre de l’autre profession dans la même ville, afin de conserver cet équilibre.
Comment sélectionnez-vous les membres qui rejoignent votre réseau ?
Nous prenons en compte un critère géographique, pour assurer un maillage international efficace et nous nous efforçons d’avoir au moins un adhérent dans chaque pays. En Allemagne, pays très décentralisé, il est par exemple nécessaire d’avoir des correspondants dans les principales villes du pays. C’est moins le cas en France. Si nous avons des membres à Marseille, à Sophia-Antipolis, en Alsace et à Lyon, surtout pour les professions du chiffre, nous avons d’abord cherché des correspondants à Paris. Pour sélectionner nos membres nous cherchons à savoir qui ils sont, quelle est la structure et qui y travaille, quelles sont les disciplines exercées. Cela peut varier d’un pays à l’autre, car par exemple en France, le droit du travail est une pratique qui demande des compétences particulières. En Suisse, au contraire, il est très simple et tous les cabinets d’affaires le pratiquent. Nous recherchons des membres en contentieux et en conseil, mais le plus important est d’avoir une expérience internationale véritable, qui ne soit pas seulement de façade. Et nos membres doivent pouvoir impérativement travailler en anglais, ce qui n’est pas toujours évident !
La taille du cabinet est un critère important ?
Absolument pas. À Paris, nos adhérents parisiens côté juridique sont un cabinet spécialisé en droit fiscal, Troy & associés, et désormais Granrut. Il faut cependant faire attention à la notion de cabinet « de niche ». Certains sont juste de toutes petites structures, sans activité à l’international ou très peu. Tout dépend de la spécialité. Nous rendons visite à tous nos membres pour faire leur connaissance, voir quels sont leurs dossiers, qui sont leurs clients, comment ils fonctionnent. Nous établissons une relation de confiance très forte avec eux. Il faut que chacun des membres puisse être sûr de la fiabilité des autres.
Qu’est-ce que le réseau GGI apporte à ses membres ?
L’affiliation au réseau donne accès à nos 590 membres. Nous organisons en outre une vingtaine de conférences par an, à l’échelle internationale, nationale ou locale, conférences au cours desquels nos membres peuvent se rencontrer, se connaître, tisser de véritables liens de confiance, échanger. Il y a aussi des conférences spécialisées par matière et nous travaillons par practice groups. Les cabinets, quant à eux, nous apportent leur expertise et participent régulièrement aux conférences. Le plus important dans notre réseau est de ne pas perdre les clients que nous avons. Par exemple, si un client veut travailler sur le marché hongrois où il ne connaît personne, il aura tendance à aller vers un gros cabinet qu’il connaît comme Baker McKenzie, Jones Day ou autre. L’idée de GGI est de le sécuriser, de l’accompagner vers un cabinet local de confiance, avec lequel son avocat habituel pourra travailler, parce qu’il partage la même culture.
Par quoi se distingue GGI, par rapport à d’autres réseaux pluriprofessionnels ?
La différence est l’approche client. Le management de GGI a toujours travaillé avec des clients et ce qui nous importe est de leur trouver des solutions. Beaucoup de réseaux internationaux sont gérés par des gérants professionnels qui ont perdu cela de vue. Le réseau n’a pas été constitué avec l’idée d’en tirer des dividendes, mais vraiment de tisser les liens de confiance dans l’intérêt de tous. Tout est réinvesti dans le réseau. L’année dernière, le chiffre d’affaires cumulé était de 5,3 milliards de dollars et nous donnons accès à 28 000 personnes et à 4 000 partenaires dans le monde entier, car nous correspondons aussi avec d’autres réseaux, comme EGIAN, AILFN et le réseau GCG.com que nous avons initié, qui est un réseau de deal makers en M&A.