DLA Piper pousuit la consolidation de ses équipes
Alors que Xavier Norlain et Alexander Brabant débutent leur troisième année en tant que co-managing partners de DLA Piper Paris, ils font le point sur l’évolution du bureau et de la marque dans la capitale française et présentent leur projet de consolidation.
Comment expliquez-vous la vague de départs qu’a connu DLA Piper Paris depuis deux ans ? Est-ce une conséquence du retrait de Michel Frieh ?
Xavier Norlain : Lors de la fusion du cabinet Frieh Bouhénic avec le bureau parisien de DLA Piper en 2012, les équipes ont connu une croissance exponentielle qui correspondait à la stratégie de la firme. Le cabinet international se veut en effet multi-pratiques et souhaite donc que ses bureaux soient dotés d’équipes dans tous les practice groups localement pertinents. Le plan de développement alors mis en œuvre a été parfaitement suivi, mais comme dans tous les déploiements de bureau, plusieurs personnalités ne se sont pas reconnues dans notre nouvelle approche. Cela a pu occasionner quelques ajustements dans ce sens. Le départ de Michel Frieh, partis pour fonder son cabinet à taille humaine, n’est en aucun cas à mettre en corrélation avec ces mouvements, mais correspond plus dans le timing à cet effet d’ajustement nécessaire après toute croissance forte et rapide.
Alexander Brabant : Certains mouvements étaient inévitables et le marché les a perçus comme une vague de départs déstabilisant le cabinet. C’est loin d’être le cas. Notre chiffre d’affaires a même continué à augmenter pour s’établir à près de 80 M€ HT pour l’exercice 2019. Ces départs nous ont permis de recruter des équipes d’associés qui correspondent plus à nos méthodes collectives de travail. Depuis deux ans, nous sommes entrés dans une phase de consolidation de nos effectifs.
Comment vous assurez-vous que les nouveaux venus sont en adéquation avec votre approche collective ?
Alexander Brabant : Notre marque, peu connue en France il y a encore 5 ans, s’est considérablement étendue et renforcée sur le marché parisien et nous le constatons lorsque nous rencontrons de nouveaux talents, de tous niveaux de séniorité. Ainsi en a-t-il été lors du recrutement de Sébastien Praicheux comme associé bancaire, qui nous rejoindra en septembre. Mais aussi de Denise Lebeau-Marianna, en IPT, qui a été la première associée à intégrer le cabinet après notre nomination comme co-managing partners en 2017. Sans oublier bien sûr Fabien Ganivet, ancien magistrat devenu un remarquable avocat spécialiste de la compliance et du contentieux pénal des affaires.
Xavier Norlain : L’attractivité de notre plateforme internationale nous a également permis d’attirer des équipes entières d’avocats spécialistes. À l’image de l’arrivée, en février 2018, de l’équipe structuration de fonds, comprenant des associés en corporate et en fiscal. Le partage des dossiers s’est fait naturellement et leur intégration est une réussite. Notamment entre les associés fiscalistes et les équipes corporate et immobilier. Fanny Combourieu a par exemple présenté Eurazeo PME aux associés corporate qui conseillent désormais également ce client sur des sujets transactionnels.
Les récents recrutements sont aussi des confrères avec lesquels vous avez précédemment exercé dans d’autres structures…
Xavier Norlain : Absolument. J’ai pour ma part travaillé chez Willkie Farr & Gallagher aux côtés de Caroline Texier et Marine Lallemand qui nous rejoindront en septembre. Jérôme Pentecoste, arrivé en juin dernier comme associé en droit public, avait exercé chez Watson Farley avec notre associé en financement Eric Villateau. On ne recrute jamais aussi bien que les confrères avec lesquels on a déjà travaillé. L’adéquation avec les méthodes de travail est alors immédiate. Mais il leur appartient de s’intégrer également dans la firme et dans leur pratique mondiale.
Comment attirez-vous les collaborateurs ?
Alexander Brabant : Nous avons mis en œuvre une multitude d’initiatives au sein du bureau parisien pour améliorer leur qualité de vie au travail et leur donner des perspectives de progression. Depuis trois ans, nous avons coopté trois associés en immobilier, arbitrage et private equity. D’autres promotions pourraient avoir lieu dans les prochains mois. Nous avons mis en place un système de mentoring et de talent maping pour suivre la carrière et le développement des jeunes collaborateurs. Diverses formations sont également proposées en soft skills, comme par exemple celle sur la prise de parole en public, ou celle sur le management des équipes.
Prévoyez-vous de poursuivre les recrutements d’associés externes ?
Xavier Norlain : Au 2 septembre prochain, notre bureau comptera près de 180 avocats dont 43 associés. C’est une taille critique pour le marché français et nous avons l’ambition de la maintenir. Avec ces derniers recrutements et un départ d’associé en droit public des affaires cet été, nous souhaitons poursuivre la consolidation de nos effectifs et de nos expertises. Nous avons quelques pistes de recrutements, notamment en corporate M&A avec une approche sectorielle forte.