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Quelles sont les dix merveilleuses manières que j'ai de ne pas réussir ?

Par Emmanuelle Vignes

« Le travail de tous les jours, j’arrive à le gérer. Je dois traiter les dossiers, je n’ai pas vraiment le choix. Mais quand il s’agit de sortir un peu des rails, de monter un projet plus ambitieux pour mon équipe ou mon cabinet ou mon domaine de pratique, je me rends compte que le plus souvent, cela n’aboutit pas. C’est encore plus vrai quand il s’agit d’un projet pour moi-même (article, conférence ou road show) Que se passe-t-il ? Comment remédier à cela ? ».

Il y a des situations pour lesquelles nous n’avons pas la capacité d’agir : nous n’avons pas les compétences requises ou elles sont parfois trop loin de ce que nous sommes, de ce que nous savons faire. Par exemple, si je veux devenir chirurgien, c’est probablement impossible pour moi, à l’âge que j’ai. Je mets volontairement de côté ces cas-là. En revanche, la réussite de la plupart des projets que nous avons en tête, est envisageable. Et pourtant, nous n’y parvenons pas. Que se passe-t-il ? Comment faire pour sortir de ce schéma ?

Il se peut très bien que nous soyons nos pires ennemis en entreprenant un sabotage en bonne et due forme de nos projets. Dans ces cas-là, l’exercice que je vous propose se révèle souvent assez efficace. Posons-nous la question : « quelles sont les dix merveilleuses manières que j’ai de ne pas réussir ? ».

Voici quelques réponses possibles :

1 -  Partir vaincu(e) avant même d’avoir posé la première pierre ;

2 – Laisser mes peurs prendre le dessus (de ne pas réussir, de ne pas avoir le temps, de ne pas être la bonne personne pour, etc.) ;

3 – Écouter notre censeur, cette petite voix en nous qui nous casse plutôt qu’elle ne nous encourage (en se disant à soi-même : tu n’es pas sérieuse là ?!) ;

4 – Se replier sur soi ;

5 – Mal s’entourer ;

6 – Se donner des "vraies" fausses bonnes excuses pour ne pas y aller ;

7 – Procrastiner ;

8 – Passer son temps à résoudre les problèmes des autres ;

9 – Passer son temps à contribuer au succès des projets des autres ;

10 – Se comparer (en se dévalorisant) ;
 
11e et suivants : attendre que l’autre me définisse ; attendre que ce soit parfait pour agir ; vouloir garder le contrôle tout au long du processus ; mettre notre passivité ou notre échec sur le dos des autres ; avoir peur du succès ; ne jamais demander d’aide ; demander et attendre des autres ce qu’ils ne peuvent pas nous donner ; être pétri(e) d’injonctions du type « ne réussis pas », « n’existe pas », « ne sois pas important(e) », etc.

Et vous ? Comment vous y prenez-vous pour ne pas réussir ? Vous reconnaissez-vous dans l’une ou l’autre des propositions de cette liste qui est loin d’être exhaustive ?

Pourquoi faisons-nous cela et comment y remédier ?

Une des nombreuses explications est que ce serait une manière de combler un manque : plus jeune, parfois très très jeune, nous aurions manqué d’amour ou d’attention, de confiance en soi, de confiance en l’autre, d’espérance, de perspectives réjouissantes, de buts ou jalons concrets à poser, etc.

Et du coup, pour combler ce manque, il nous est nécessaire de répondre à des besoins que nous n’avons pas nécessairement identifiés soit en coaching, soit en thérapie, soit par nous-mêmes : le besoin d’être rassuré(e), compris(e), respecté(e), de sécurité, de validation, d’affirmation, d’être reconnu(e) pour nos compétences, etc.

Paradoxalement, notre entourage qui nous veut du bien nous encourage et nous dit : « Allez ! Vas-y ! Tu es le meilleur ! Tu ne vas pas laisser ce gros naze faire ça à ta place ! Tu es tellement doué ! », etc. Et quand cette personne, lassée, cesse de nous tenir ce discours, nous nous tournons vers une autre personne moins "habituée" qui va prendre le relais en satisfaisant inconsciemment les besoins cités plus haut.
 
Il s’agit donc de nous prendre en main, faire notre liste et mettre à jour nos manques et les besoins sous-jacents afin de pouvoir prendre la décision (ou pas) de réussir.

Pour plus d’informations, vous pouvez me contacter par email et/ou lire ce livre passionnant de Jacques Salomé paru chez POCKET : « À qui ferais-je de la peine si j’étais moi-même ? »