Les signes de reconnaissance
Au cours des entretiens individuels de fin d’année, un de mes collaborateurs m’a reproché d’être « trop froid ». J’ai été très surpris de cette remarque car ce n’est pas du tout l’image que j’ai de moi. C’est par ailleurs un bon collaborateur et lorsqu’il travaille avec moi sur mes dossiers, en général, je n’ai rien à dire. C’est d’ailleurs ce que je lui ai répondu. Nous sommes passés à un autre sujet mais j’ai eu l’impression que ma réponse ne le satisfaisait pas. Que cherche-t-il à me dire ? Dois-je y prêter de l’attention ?
REPONSE
Que vous attendiez de vos collaborateurs qu’ils soient des experts, que vous puissiez compter sur leurs compétences est tout à fait évident. Pour autant, vous n’avez pas uniquement en face de vous des « objets de production » mais également des « sujets en croissance ».
Que vos collaborateurs attendent de vous que vous les faisiez travailler sur des dossiers, c’est également un postulat. Mais ils attendent également d’être formés sur le plan technique et commercial. Et dans le cadre de leur formation, dans leur relation avec vous, ils sont en droit d’attendre des signes de reconnaissance.
C’est sans doute ce que votre collaborateur est venu chercher en vous confrontant sur votre apparente « froideur », quitte à recevoir un refus !
Nous avons tous besoin d’être stimulés et de recevoir des signes d’attention pour nous développer. Ces signes de reconnaissance, que nous recherchons depuis notre plus jeune âge, sont autant de repères pour nous évaluer et évaluer la relation que nous avons à l’autre.
Ces signes - ou stimulations - peuvent être conditionnels ou inconditionnels, positifs ou négatifs.
Inconditionnels, ils sont donnés à la personne pour ce qu’elle est :
- « vous êtes un bon collaborateur » ;
Conditionnels, ils sont donnés à la personne pour ce qu’elle fait :
- « sur ce dossier, vous avez été particulièrement compétent » ;
Négatifs, c’est un signe de dévalorisation :
- « vous êtes bon à rien. Je vais encore devoir régler cela personnellement » ;
Positifs, ils valorisent la personne :
- « Vous êtes brillant. Le montage juridique de cette opération est parfait ».
Il existe par conséquent quatre types de signes de reconnaissance : les signes conditionnels positifs, inconditionnels positifs, conditionnels négatifs et inconditionnels négatifs. Nous voyons encore trop souvent ces derniers s’exprimer dans les cabinets (et ailleurs…). Ils sont à proscrire de notre langage ! En effet, il est tout à fait possible de faire état d’un travail insuffisant mais envoyer un signe négatif lié à la personne (« vous êtes un/une minable ») est beaucoup plus violent, beaucoup plus destructeur que l’on croit.
Prenez l’habitude, si ce n’est pas encore le cas, de donner des signes de reconnaissance à vos collaborateurs. En tant qu’associé, il est important que vous sachiez dire lorsque vous êtes satisfait de votre collaborateur et ne pas vous exprimer uniquement lorsque vous êtes mécontent de son travail.
Les signes de reconnaissance positifs représentent un carburant puissant pour la motivation de vos équipes. C’est un concept simple et pourtant, trop souvent négligé.