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Les pièges qui nous empêchent d’être heureux

Par Emmanuelle Vignes

Nous pourrions commencer par parler du bonheur et de ce que recouvre la notion « être heureux ». Nous allons partir du principe, pour cet article, que le bonheur revêt une réalité singulière pour chacun d’entre nous.

Il y a, sur la route qui mène à cet état « heureux », quelques pièges que nous allons tenter de dénoncer afin de pouvoir commencer à les éviter. Ces propos sont très largement inspirés d’un ouvrage de Thomas d’Ansembourg (1) que je vous recommande vivement de vous offrir.

Certains de ces pièges sont principalement dus à notre culture et notre éducation. Ils peuvent être puissants et le plus souvent, contraignants car très souvent, inconscients. Il est, bien entendu, difficile d’imaginer se libérer d’un piège, dès lors que nous n’avons pas conscience de son existence. Alors voici, pour vous guider, quelques exemples de pièges qui nous « empoisonnent » l’existence.

Premier piège : le jugement, positif ou négatif

Nous sommes prompts à porter un jugement sur une personne ou une chose, ou un acte. Ce jugement nous enferme (nous et la cible) dans une vision arrêtée, définie, définitive, de la réalité. Or, la vie est toujours en mouvement. Les choses et les personnes sont amenées à évoluer. Positif ou négatif, le jugement est un piège.

Deuxième piège : les croyances positives ou négatives

Les croyances nous enferment également – inconsciemment (voir la fiche "Je suis nul(le) en développement : une croyance"). C’est la vision que j’ai de moi, sur les autres et sur le monde. Nous établissons d’une certaine manière, des lois intérieures dans lesquelles nous sommes enfermés. « Un bon avocat est un avocat qui… » En dehors de cela, point de salut !

Troisième piège : la pensée binaire

Nous sommes trop souvent dans une vision binaire : « es-tu avec ou contre moi ? », « Il est bon ou il est mauvais ce collaborateur ? ». Il se dégage de la pensée binaire une impression de division, de tension, de sécheresse, de restriction et d’enfermement. Ouvrons-nous à plus de subtilité. Ouvrons notre nuancier de la vie : « Je te soutiens sur ce projet parce que… En revanche, sur ce point, je ne suis pas d’accord » ; « Ce collaborateur est excellent sur le fond. C’est sa façon de rédiger qui nécessiterait plus de clarté » ; « Dois-je faire ceci ou cela ? » ; « Je peux faire ceci ET cela. Ou ceci avec un tiers-temps dédié à cela » ; etc.

Quatrième piège : le langage culpabilisant et/ou déresponsabilisant

Là encore, si nous prêtons attention à nos propos, nous nous entendrons dire : « Il faut faire ceci » ; « Tu dois absolument faire cela » ; « Tu sais : on n’a pas le choix ! » ; etc. Nous agissons alors en soumission à quelque chose d’extérieur à nous-mêmes. Nous n’adhérons pas de façon « responsable » mais plutôt sous une contrainte.

Il en existe d’autres, des pièges « anti-bonheur ». Mais si nous portons attention à ceux-là, et que nous essayons de les contourner en modifiant notre vision et notre comportement, alors, petit à petit, nous irons certainement vers des jours meilleurs. Cherchons des antidotes, des moyens de nous amener à les éviter. Le bonheur se trouve souvent dans les petites avancées. Bonne route !

(1) Etre heureux n’est pas nécessairement confortable, Thomas d’Ansembourg aux Editions de L’Homme