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La puissance de l’intelligence émotionnelle

Par Emmanuelle Vignes

Un client me faisait part de son agacement à chaque fois qu’il assistait à une manifestation d’émotions au sein de son cabinet. Qu’elle vienne de son assistante, de ses collaborateurs ou de ses associés. Ou même de ses clients ! Pour lui, « les émotions n’ont pas leur place dans le business » ou « au sein du cabinet ».

Cette fiche ne suffira certainement pas à décrire ce qu’est l’intelligence émotionnelle (I.E.) et tout ce qu’elle recouvre. Pourtant ce concept, qui tend à se démocratiser, est passionnant et surtout, très aidant. En particulier, lorsque nous sommes amenés à communiquer, vivre et travailler avec d’autres personnes. Á « manager » ! Par conséquent, nous sommes nombreux à être concernés.

Daniel Goleman, célèbre docteur en psychologie américain, a été un des pionniers en la matière dans les années 1990. Il a longtemps enseigné ce concept aux étudiants de Harvard, dont beaucoup sont aujourd’hui des dirigeants. En simplifiant au maximum son propos, voilà ce qu’il nous dit :

Beaucoup d’entre nous avons été élevés dans des sphères où le quotient intellectuel (Q.I.) est particulièrement valorisé. Et, il est vrai « qu’avoir une tête bien faite » est fort utile. Le Q.I. fait référence au domaine de la pensée. On parle notamment de « cerveau gauche », qui nous permet d’analyser les situations à l’aide de notre raison, notre pensée et notre logique.

Les personnes qui se sont penchées sur la question nous disent que si nous utilisons uniquement la pensée, notre Q.I. donc, alors nous sommes peu efficaces et ce, même avec un quotient élevé.

Alors que si nous intégrons les émotions, comprenons celles qui nous animent, si nous savons les décoder, si nous comprenons les conséquences qu’elles ont sur nos comportements – et ceux de nos interlocuteurs, alors nous sommes amenés à être beaucoup plus « puissants », entendez : efficaces. On parle d’activer notre « cerveau droit », le lieu de nos sentiments et de nos émotions.

Il est donc essentiel nous dit Goleman, d’avoir une connaissance étendue de notre fonctionnement global, et de celui de l’autre afin de savoir nous « gérer » d’une part, et d’autre part de mieux gérer notre relation aux autres.

Concrètement, qu’est-ce que cela donne ? Par exemple : imaginons que je sois responsable d’un cabinet, d’une équipe ou d’un dossier. Nous sommes en 2009 et c’est la crise. J’ai toute les « bonnes raisons » d’annoncer qu’il n’y aura pas d’augmentations, ou que les effectifs vont être réduits, etc. Pour être un « bon » manager, il est essentiel que je sois à l’écoute de ce que ces décisions ont comme effet sur moi. Que je sois prêt à recevoir des remarques désagréables, teintées de colère, de tristesse et sans doute également de peur. Que je sois capable de compréhension, voire d’empathie. Et si j’ai mis à profit mon quotient intellectuel et émotionnel, alors j’ai toutes les chances d’être plus performant dans mon rôle. Ceux qui ont fait l’économie d’une telle démarche, ont pu constater les nombreux dégâts engendrés par des méthodes vécues comme violentes, savamment « justifiées » par les chiffres donnés par la direction financière.

Si nous fuyons – plus ou moins consciemment – les manifestions émotives des autres et les nôtres, si nous les rejetons, nous nous coupons de notre potentiel.

C’est vrai dans la vie. Dans la vie du cabinet. Dans les affaires.

Pour revenir aux propos du client, il convient de dire que oui, à partir du moment où je travaille avec des humains, des « sujets en croissance » et pas seulement des « objets de production », alors il est essentiel de travailler notre intelligence émotionnelle. De quelle manière ? En lisant des ouvrages consacrés à ce thème. Avec un coach. Ou un thérapeute, pourquoi pas ? Les possibilités sont multiples.

Pour en savoir plus : « L’intelligence émotionnelle » Daniel Goleman – Editions J’ai Lu.