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Il y a un temps pour tout

Par Emmanuelle Vignes, www.emmanuellevignes.com

Accepter qu’il y ait « un temps pour tout » est, sans doute, difficile. Pourtant, il semble que cela soit nécessaire pour parvenir à une certaine sérénité dans les affaires comme dans la vie personnelle. Accepter, ici, signifie « ne pas lutter contre / ne pas tenir à distance » ET « trouver du sens à ce que l’on vit » en se projetant à long terme.


Concrètement, il peut s’agir d’accepter qu’il y ait un temps…

1) …pour développer sa clientèle et un temps pour traiter les dossiers. Cela ne demande pas la même énergie et ne fait pas appel aux mêmes compétences. Quand nous ne facturons pas (assez), nous nous plaignons et nous nous replions, au lieu de développer. Il nous faut généralement laisser passer un peu de temps avant d’aller vers nos futurs clients : cela est normal. À l’inverse, quand nous travaillons activement pour nos clients, nous ne développons plus assez. Ceux qui facturent leur temps ont tendance à valoriser le temps facturé au détriment du développement. C’est humain ;
2) …où nous sommes davantage dans l’action, l’initiative et un autre temps dans le retrait. Cela peut arriver au cours d’une réunion mais aussi lors d’une période plus longue. Il est important d’en avoir conscience ;
3) … « de pertes » et un temps pour les réussites ;
4) …pour rédiger les appels d’offres, un pour le traitement des dossiers et un pour la facturation. Lequel des trois ai-je tendance à négliger ? ;
5) …pour inviter et présenter notre travail à nos futurs clients, un temps de réflexion et un temps de validation pour travailler ensemble. Notre client n’est pas sur le même fuseau horaire que nous. Il y a un temps pour l’attente ;
6) …pour ranger, trier, jeter, faire place nette. Il y a un temps pour défaire, repenser, re-questionner et un temps pour reconstruire, réinventer ;
7) Enfin, un temps pour la relation : celle que nous entretenons avec nous-mêmes et celle que nous avons avec nos clients, nos équipes, nos associés. Posons-nous cette question : à qui dois-je consacrer davantage de temps ?
Le plus souvent, ce qui nous empêche d’accepter ce « temps à vivre » est le manque de recul, de vision, de distance par rapport à notre quotidien opérationnel. À la vitesse où nous travaillons, avec la pression que nous avons, il est fréquent que nous n’ayons pas ce recul qui nous permet de vivre ces temps dans nos vies. Pourtant, ils ont nécessairement un sens, ils sont forcément utiles. Rien n’est définitif. Tout est bon, acceptons-le.