Coaching ou formation ?
Associé(e) d’une importante structure, je suis responsable d’un groupe d’une trentaine de personnes, associés et collaborateurs. Bien que nous n’ayons pas à nous plaindre du flux de dossiers, je souhaite que chacun développe ses compétences et améliore ses performances de façon visible. J’hésite entre des journées de formation (gestion du stress, gestion du temps, séminaire de vente...) ou des journées de coaching. Que nous conseillez-vous ?
REPONSE
La question de la formation ou du coaching revient assez souvent, l’un ou l’une envisagée comme alternative de l’autre.
La formation
La formation, continue ou ponctuelle, sur des sujets a priori éloignés de ceux dont les avocats sont de grands experts est essentielle et de ce que j’ai pu observer à ce jour, encore trop rare au sein des cabinets. Il semble de plus en plus indispensable pour un avocat, quelle que soit son expérience, de suivre - au moins une fois dans sa carrière - une session sur la gestion du temps ou du stress mais aussi sur des techniques de management ou encore relationnelles pour ne pas dire commerciales qui l’aideront à entretenir et développer sa clientèle. Les avocats manquent de soutien sur le plan de la formation (hors juridique) à des moments clés de leur carrière : pour certains ce sera lors de la constitution de leur équipe, pour d’autres ce sera avant de créer leur propre structure et pour beaucoup d’entre eux, pour les préparer dans les meilleures conditions à leur future association.
Seul ou en équipe ? Faut-il former individuellement les membres de l’équipe avec des personnes d’autres structures ou s’il faut former les avocats d’une même équipe ensemble ? Là, il n’y a pas de réponse toute faite. Je penche généralement pour la formation individuelle, adaptée au rythme de chacun et non systématique. En effet, lorsque la formation se fait avec l’ensemble de l’équipe, les personnes sont moins naturelles, elles jouent nécessairement un rôle, plus ou moins consciemment. Ce n’est pas le cas lorsque la formation est dispensée avec d’autres personnes qui ne sont pas liées au niveau hiérarchique ou même organisationnel. Chacun bénéficie de l’échange d’expériences et de points de vue avec des avocats d’autres horizons.
Le coaching d’équipe
Si l’idée est d’entretenir l’esprit d’équipe, de le rendre plus performant et de lui accorder un espace lieu et temps, je vous recommande d’envisager un coaching d’équipe. Ici, le coach ne suit pas un individu mais une équipe comme un tout. Un coach d’équipe travaille en fonction de la demande, bien entendu, mais aussi des besoins qui émergent au fil des séances : soit en abordant des points de théorie (formation), soit en mettant les membres de l’équipe en situation (opérations), soit en travaillant sur la résolution de conflits (régulation).
Le principal avantage de cette formule par rapport à la formation individuelle ou collective est la possibilité d’être suivis (par exemple, sur une année) par le même intervenant. Le coaching d’équipe et ses multiples fonctionnalités permettent aux acteurs (y compris au coach) de choisir les outils (apports théoriques, jeux de rôles, confrontations, etc.) selon le contexte. Un bon coach saura jongler avec tous ces outils selon la situation, quelle que soit sa complexité. Enfin, un des points forts de cette formule est l’expérimentation : nous retenons principalement ce que nous expérimentons. Et en particulier lorsque l’exercice est fait sur mesure pour l’équipe, et qu’il est lié à sa réalité .
En conclusion, je recommande de rencontrer un ou plusieurs coachs (voir fiche n°2 : comment choisir son coach ?) qui pourraient intervenir en coaching d’équipe. Une fois retenu, vous organiserez une rencontre préalable entre l’intervenant et l’associé responsable de l’équipe. Au cours de cet entretien, ils élaboreront un contrat abordant les questions de contenu (quoi ?), de processus (comment ?) et surtout de sens (pourquoi et pour quoi ?).
Là où la formation est trop souvent vue comme une dynamique « one way », le coaching d’équipe peut s’avérer très efficace si chacun s’investit (et ne fait pas que recevoir des informations). Chacun profite des résultats des autres, qui sont bien souvent tangibles même à court terme.