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La blockchain, un terrain à explorer pour les professionnels du droit

Par LA LETTRE DES JURISTES D'AFFAIRES
Cet article a été publié dans LJA Le Mag n°50 septembre/octobre 2017
Parmi les nouvelles technologies auxquelles sont ou seront confrontés les professionnels du droit, la blockchain occupe une place à part. Entre promesses et incertitudes, cet espace qui reste à explorer suscite tout à la fois enthousiasme et réticence, curiosité et incompréhension. Décryptage et témoignages.

Pour les non-initiés, cette technologie est, en matière informatique, l’équivalent du trou noir en astrophysique : globalement, on visualise à peu près, dans les détails, on perd vite pied… Le protocole blockchain (littéralement, chaîne de blocs) est un système de base de données décentralisé qui permet d’effectuer et de stocker toutes les opérations effectuées par ses utilisateurs, de pair à pair, sans intermédiaire. La vérification et l’intégrité de chacun des échanges et leur enregistrement par blocs (chacun contenant des milliers d’opérations) sont assurés par un système de validation complexe (appelé « minage ») et sécurisés par des algorithmes cryptographiques. Décentralisée (des copies de la base de données sont stockées sur les serveurs des utilisateurs), une blockchain est de ce fait très difficile à pirater, et ses utilisateurs y sont identifiés par le biais de pseudonymes. Pour simplifier, il s’agit d’un grand registre chronologique crypté, public et partagé, décentralisé et mis à jour en temps réel. Le tout pour un coût minime.

Blockchain publique ou privée et crypto-monnaies

Il existe aujourd’hui un très grand nombre de blockchains, associées pour la plupart à une monnaie numérique (ou crypto-monnaie). Certaines sont “publiques”, c’est-à-dire ouvertes à tous : c’est la version “historique”, portée par la mouvance néolibertaire à l’origine de la conception de ces espaces informatiques anonymes, à l’abri de tout contrôle externe. Les plus connues sont celles du Bitcoin et de la fondation Ethereum. D’autres sont “privées”, c’est-à-dire limitées à des utilisateurs spécifiques : elles sont particulièrement prisées par les acteurs institutionnels et tous ceux qui veulent être certains de l’identité de tous les utilisateurs et bénéficier d’une forme de gouvernance simplifiée. Plus régulées et moins transparentes, elles peuvent également prévoir une part d’intermédiation, et sont souvent perçues comme un moyen de limiter les risques liés à l’anonymat des utilisateurs.

 
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