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L’In-house Counsel Worldwide fait escale à Paris

Par Miren Lartigue

L’In-house Counsel Worlwide (ICW) regroupe à l’échelle internationale les associations représentatives des juristes d’entreprise de plusieurs pays. Cette année et pour la première fois, l’organisation a choisi de réunir ses troupes à Paris pour deux journées de réflexion et d’échanges autour de l’exercice de la profession et du thème “The in-house counsel going glocal”. Une manifestation co-organisée avec l’Association française des juristes d’entreprise (AFJE), membre d’ICW.

« Le nombre de juristes d’entreprise a considérablement augmenté ces dernières années », a observé Geoffrey Creighton, président d’ICW, le 24 octobre dernier au cours de son allocution d’ouverture du l’ICW Summit à Paris. Une profession qui bénéficie « d’une influence croissante et suscite de plus en plus l’intérêt des gouvernements en termes de réglementation », a-t-il relevé. Vice-président de l’AFJE et International General Counsel de Total, Jonathan Marsh a pour sa part qualifié cette rencontre internationale « de jeux olympiques des juristes », avant de justifier le fait qu'elle soit placée sous le thème de la “glocalisation” par la nécessaire « combinaison du global et du local, du business global et des règles locales ».

The Inside Counsel Revolution

Ancien senior vice-président et General Counsel de GE, Benjamin Heineman a partagé les réflexions qui nourrissent le livre qu'il a publié cette année, intitulé The Inside Counsel Revolution, et « que j’ai écrit pour vous, juristes d’entreprise », a-t-il déclaré. Un ouvrage qui décrit la montée en puissance de la fonction juridique au sein des entreprises, mais aussi en dehors, « lorsque le dirigeant délègue des missions de négociation, de plaidoyer, de représentation de l’entreprise… ». Sans pour autant minimiser les obstacles auxquels peuvent être confrontés les juristes dans le cadre de leur relation de business partner avec les dirigeants et les opérationnels. Et en délivrant ses recommandations pour dépasser ces difficultés. « Il faut toujours être prêt à démissionner s’il vous est demandé de faire quelque chose d’illégal ou de non éthique », a également déclaré l’auteur de l’ouvrage, qui consacre d'ailleurs un long chapitre à expliquer « comment créer une culture de l’éthique et de l’intégrité ». Et de conclure, enthousiaste : « C’est une époque formidable pour faire ce métier. »

Les juristes face à la transition digitale

Trois directeurs juridiques ont ensuite partagé leur expérience de la gestion de la transition numérique au sein de leur entreprise et de leurs équipes. Directeur juridique Europe de Michelin, Keith Wixler a pointé l’impact du numérique sur l’activité des juristes internes : « la croissance de l’activité en M&A, comme moteur de l’innovation digitale », « l’importance accrue des lois relatives à la protection des consommateurs et des règles applicables aux relations B2C (…), aux offres numériques – applications, plateformes… –, aux projets d’incubateurs (…), à la protection de la vie privée... » Autant de problématiques « qui viennent se superposer aux missions habituelles des juristes », et auxquelles la direction juridique doit répondre en identifiant les outils, les compétences et l’organisation adéquats.

Responsable de la propriété intellectuelle, du digital et de la distribution au sein d’Accor, Marie Champey s’est attachée à décrire l’organisation mise en place au sein de la direction juridique du groupe pour relever le défi de la transition numérique. Cela est notamment passé par « le renforcement de l’équipe dédiée au numérique », le déploiement « d’outils de travail en ligne et collaboratifs » et « du télétravail », et « l'automatisation de tout ce qui peut l’être pour se concentrer sur le conseil et la stratégie ». Et enfin, par l'évolution des méthodes de management, basées « sur la confiance plutôt que le contrôle », « le travail collaboratif et en mode projet », et le fait d'accorder à chacun la possibilité « de tenter, d’échouer, et de tenter à nouveau ».

Directeur juridique groupe d’Atos, Jean-Marc Humbert s’est attaché à décrire ce qui se passe sur le secteur des LegalTech et à expliquer en quoi les nouveaux outils numériques peuvent aider les juristes dans leur travail. « Nous avons besoin de ces outils », a-t-il déclaré, et il faut réfléchir aux « tâches que nous pouvons confier à ces machines », telles que « la gestion des savoirs et leur partage », « l’archivage et le stockage », « la gestion des procédures métier », « la rédaction des avants-projets de contrats », « le suivi et le contrôle du cycle de vie des contrats »… Bien sûr, « la question du budget est centrale parce que ces outils ne sont pas gratuits ». Mais « il ne s’agit en aucun cas de remplacer les juristes par des machines mais de leur donner des outils de travail performants pour effectuer les tâches pour lesquelles le juriste n’a pas de plus-value ».

Après ses propos introductifs, les juristes, venus des quatre coins du monde, étaient invités à participer à une vingtaine d’ateliers thématiques organisés dans le cadre de l’In-house Counsel Worldwide Summit 2016.

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