To be or not to be… on TV
Les codes des interviews radiophoniques et télévisées ne sont assurément pas les mêmes que pour la presse écrite. Les contraintes de l’exercice peuvent paraître pesantes voire frustrantes mais ne doivent pas pour autant inciter à décliner cette opportunité.
Se voir sur le petit écran. L’exercice est assez valorisant mais plus difficile qu’il n’y parait…
S’il est intéressant car il permet de toucher un large public, quelques détails – d’ordre pratique – sont à garder en mémoire pour que l’expérience se déroule pour le mieux.
Votre disponibilité: votre première qualité
Les rédactions des chaînes de radio et télévision travaillent souvent dans l’instant, au plus proche de l’actualité. La réactivité est donc de mise. Il n’est pas rare qu’un journaliste cherche à vous joindre pour une interview qui se tiendra dans la journée.
Votre disponibilité devient alors votre première qualité. D’autant que les créneaux d’interview ne sont pas extensibles et souvent liés à des contraintes techniques (disponibilités des studios, des équipes de tournage, etc.). Léger avantage pour la radio : les interviews peuvent, pour la plupart, se dérouler par téléphone. Néanmoins, pour ces entretiens, privilégier les appels sur une ligne de téléphone fixe, pour assurer la meilleure captation possible du son.
En radio comme en télévision, il convient d’avoir une diction irréprochable et un français oral parfait.
A l’oral encore plus qu’à l’écrit, la ponctuation se doit d’être soignée. Pour être compréhensible, les phrases courtes sont votre meilleur atout. Le jargon professionnel doit également être prohibé, pour que le message soit audible par le plus grand nombre.
La minute de gloire
Inutile de le préciser : la présentation vestimentaire est essentielle en télévision. Les couleurs vives sont à proscrire. Outre le fait qu’elles captent l’intérêt des téléspectateurs au détriment du propos, elles posent des problèmes d’ordre technique. Même si ce n’est pas systématique (cela dépend du type de studio), le bleu et le vert sont généralement incompatibles avec les systèmes de fonds.
Ces interviews sont parfois source de frustration. Les formats télévisés comme radio sont très courts. Quelque soit le temps passé à préparer l’interview (entretien préalable, attente liée au mis en place technique, maquillage, etc.) et la disponibilité dont vous aurez fait preuve, le temps d’antenne reste toujours très court. Il n’excède en principe pas trois quatre minutes en interview ou reportage. Le temps effectif de parole n’est guère plus long pour un débat en plateau. Il serait finalement plus juste de parler alors de minute et non d’ « heure de gloire ».
Dernier risque : si le jeu du direct -même s’il est de plus en plus rare - est parfois hasardeux, celui de l’enregistrement peut s’avérer quant à lui décevant. Les montages peuvent modifier profondément l’aspect d’une rencontre et les propos de l’entretien. Les coupures ne retiennent pas toujours ce que l’on souhaiterait… S’il y a peu de raison que vous soyez là pour être piégé, la vigilance reste néanmoins de mise.
Enfin comme en presse écrite, il est périlleux d’accepter tout ce qui est proposé sous prétexte d’élargir son audience. Etre présent dans une émission dite « racoleuse » ne valorisera pas forcément l’image de votre cabinet ni celle de votre pratique.
Asseoir une certaine légitimité
Les limites et contraintes de l’exercice ne doivent pas pour autant vous en détourner. Ne déclinez pas une proposition par crainte ou manque d’intérêt.
Hormis quelques éminents pénalistes, les avocats sont rarement identifiés comme des témoins majeurs sur les questions de société et plutôt généralistes traitées par les grands médias. Se faire une petite place parmi ce cercle très fermé reste donc toujours une belle opportunité, riche humainement comme professionnellement.
Si l’audience de l’interview n’est généralement pas prescriptrice, ce passage vous permettra d’être identifié comme un interlocuteur qualifié et d’assoir une certaine légitimité. Une visibilité qui débouchera peut-être sur de nouvelles propositions.